Fdesouche

(…)

Même salle, deux ambiances. Le 28 juin, les 151 députés de la Nupes faisaient leur entrée au Palais-Bourbon remplis de fierté, gonflés d’espoir sur l’avenir de cette coalition toute neuve. Trois mois plus tard, les grimaces ont remplacé les sourires. La rentrée de septembre a tourné au chemin de croix : polémiques en pagaille, individualités remuantes et, surtout, deux partis de la Nupes littéralement décapités de leurs dirigeants. « Depuis un mois, c’est n’importe quoi, la gauche n’existe que par le scandale », soupire une cadre écolo, qui ne cache pas son « profond malaise ». « On a enchaîné la polémique sur le barbecue, la « gauche des allocs », les affaires Quatennens et Bayou. Les électeurs ont raison de nous trouver nuls. À leur place, je nous trouverais nuls », poursuit la même. « On a pris la vague », admet plus sobrement un cadre LFI.

(…)

Mais les Insoumis se retrouvent à leur tour dans l’œil du cyclone quelques jours plus tard, lorsque le député Adrien Quatennens reconnaît avoir giflé son épouse et annonce son retrait de ses fonctions de coordinateur de LFI. Le tweet de Mélenchon, qui salue le « courage » de son bras droit sans un mot pour sa compagne, plonge la Nupes dans la stupeur. Les justifications embarrassées des députés LFI lors d’une conférence de presse ne convainquent personne. « Comment sont-ils arrivés à ce stade de déliquescence, complètement tétanisés ? interroge un chapeau à plumes PS. La réponse tient en une phrase : la soumission à Mélenchon. » « Réflexe sectaire », renchérit un député PS. Pendant plusieurs jours, l’entourage d’Olivier Faure presse Manuel Bompard, chef officieux de LFI, de réagir et clore la séquence. « Il finit par répondre qu’il va faire CNews et là, il se plante (en tentant d’expliquer qu’une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours) », soupire un membre de la Nupes. L’incendie à peine éteint, Fabien Roussel a ravivé les braises, ce mercredi 5 octobre, en estimant que le député du Nord « ne pouvait pas rester député ».

(…)

Les écologistes sont ensuite à leur tour percutés par l’affaire Julien Bayou, qui doit quitter successivement son poste de président du groupe écolo et de secrétaire national d’EELV après des accusations de violences psychologiques sur son ex-campagne, qu’a fait ressurgir Sandrine Rousseau. « Une instrumentalisation en vue d’un règlement de comptes », accuse l’ex-numéro un. Les Verts sont au bord de la crise de nerfs. « Rousseau est devenue un phénomène et elle insécurise tout le monde », confie une cadre écolo. Pour la Nupes, ces « bad buzz » plombent l’ambiance. « Ces histoires donnent une impression de bazar. On donne beaucoup trop d’arguments au gouvernement et au RN. »

(…)

Le Parisien

En Lien :

Fdesouche sur les réseaux sociaux