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Lors de la visite du président français à Pau (Pyrénées-Atlantiques) ce vendredi pour l’inauguration du centre culturel du Foirail, des CRS se sont introduits chez des habitants brandissant une pancarte pour la faire retirer. «C’est de la violation de domicile», réagit maître Michael Malka.

Le déploiement policier était massif dans les rues et autour de la place de Foirail pour cette venue présidentielle. Et les rares habitants qui se pressaient derrière les barrières pour essayer d’apercevoir Emmanuel Macron à son arrivée ont surtout touché de près la dimension sécuritaire qui entoure le déplacement d’un chef d’État.

Malheur ainsi à ceux qui stationnaient derrière les barrières. « Ne restez pas statiques, il faut bouger » ont lancé plusieurs fois les policiers en direction de rares quidams, un peu trop immobiles à leurs yeux. « C’est la consigne que nous avons reçue » justifiait l’un d’entre eux. […]

«Tout va bien dans le meilleur des mondes (ou 1984, je ne sais plus)», ou encore «Je veux partir en retraite avant l’effondrement climatique». Voilà le contenu des pancartes qui étaient accrochées aux rambardes des fenêtres de ce couple vivant dans le quartier du Foirail, alors qu’Emmanuel Macron était attendu ce vendredi 30 septembre pour inaugurer le nouveau pôle culturel de la ville de Pau.

Les habitants les avaient installées vers 7h du matin, avant l’arrivée du chef d’État. Une installation qui n’a pas plu aux forces de l’ordre. Les CRS se sont armés d’un badge pour entrer dans l’immeuble et d’un bélier pour défoncer la porte au cas où, afin de demander au couple de retirer ces affiches afin de les confisquer, rapporte le quotidien départemental La République des Pyrénées . Une mesure jugée «scandaleuse» pour l’avocat Michaël Malka, interrogé par Le Figaro.

«Les policiers ont menacé de défoncer la porte», témoigne le couple auprès du quotidien départemental. «Ils ont dit «si vous gueulez, on vous emmène».» Pour Maître Michaël Malka, «le fait de brandir une pancarte avec ce type d’inscription, qui ne menace pas la personne du président, ne me paraît pas constituer une infraction. En revanche, entrer au domicile des gens de cette façon peut être même considéré comme un abus d’autorité. »

Par la suite, les trois policiers sont restés dans l’appartement du couple dont ils ont relevé l’identité, jusqu’à ce que le président entre dans le centre du Foirail. «Je suis quand même chez moi. Je suis propriétaire», témoigne l’habitante incrédule à La République des Pyrénées.

Une mesure justifiée, pour le directeur départemental de la sécurité publique David Book, patron des policiers du département, qui évoque «un climat très serein [entre policiers et habitants] après l’ouverture de la porte». C’est «la protection de la personnalité du chef d’État» qui a motivé l’intervention, précise-t-il, rajoutant «qu’à partir du moment où on a des personnes, qui, depuis leur balcon, affichent des slogans hostiles, il fallait qu’on s’assure qu’elles n’ont pas de velléité de s’en prendre au chef de l’État, aussi près du lieu de dépose du Président.»

Si l’échange fut serein par la suite, l’action des forces de l’ordre reste «totalement illicite», martèle l’avocat. «Le fait d’empêcher les gens de sortir de chez eux porte atteinte à la liberté d’aller et de venir». Il y a également «atteinte à la liberté d’expression garantie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.»  […]

Le Figaro ; La République du Centre

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