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C’est une grande première. À Reims (Marne), des malfrats ont réussi à subtiliser 150.000 euros dans un distributeur automatique de billets à l’aide d’un mini drone, indique une source policière au Figaro, confirmant une information du JDD. Quatre individus ont été interpellés et placés en détention provisoire dans l’attente de leur procès.

En mai dernier, les enquêteurs de la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Reims, dans la Marne, sont chargés par le parquet d’enquêter sur le cambriolage d’une agence de la Caisse d’épargne. Pas moins de 150.000 euros ont été subtilisés dans un coffre-fort qui est utilisé par les convoyeurs pour transporter l’argent entre deux distributeurs. Aucune trace d’effraction n’est relevée, ce qui laisse supposer la complicité d’un salarié de la banque ou d’un transporteur de fonds.

Après analyse des caméras de vidéosurveillance, les enquêteurs découvrent qu’un mini-drone, téléguidé à distance, a permis d’actionner le bouton permettant l’ouverture de la porte du local technique. «Plusieurs inconnus se sont ensuite introduits dans ce local et sont parvenus à ouvrir ce coffre relais en composant un code secret, connu seulement des convoyeurs de fonds chargés de l’approvisionnement des distributeurs», a expliqué une source proche du dossier au JDD. Selon les premiers éléments de l’enquête, les individus à l’origine du cambriolage se sont aidés d’une «perche télescopique équipée d’un miroir». La totalité du cambriolage s’est déroulée en moins de dix minutes.

Quatre individus ont depuis été arrêtés, mis en examen et placés en détention provisoire. Parmi eux, l’un est un ancien «dabiste», c’est-à-dire un employé chargé de la maintenance des distributeurs. C’est cette complicité qui a permis aux mis en cause d’agir sans être inquiétés. «Leur réussite a reposé sur une faille humaine et sur la fréquence de modification pas assez régulière des codes secrets des coffres relais dans les distributeurs d’argent», souligne une source proche de l’enquête à nos confrères.

Le recours au drone est déjà utilisé dans le milieu de la délinquance. Il arrive notamment que des téléphones et accessoires, cannabis ou alcool soient livrés en prison par drone. Mais selon un haut fonctionnaire également interrogé par le JDD, cette nouvelle technique de vol est inédite en France: «Le recours à un mini-drone pour un tel fric-frac, c’est totalement inédit.

Le Figaro

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