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Ce mercredi paraît une biographie du militaire du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère), décédé il y a bientôt un an au Mali. La reporter de guerre Dorothée Olliéric, qui l’avait rencontré lors d’un documentaire en 2020, a ainsi souhaité lui rendre hommage.

C’était un héros, bien qu’il n’aurait probablement pas souhaité voir ce qualificatif associé à son nom. Le sergent Maxime Blasco faisait partie du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces, en Isère. Le 24 septembre 2021, le tireur d’élite est tombé sous les balles des djihadistes lors d’une opération de reconnaissance, à l’âge de 34 ans.

Il est le 52e militaire français à être tombé pour la France au Mali, et avait été décoré plusieurs fois pour “actes de bravoure”. Parmi eux : le sauvetage de deux de ses camarades, victimes d’un crash d’hélicoptère en 2019.

C’est à cette occasion que Dorothée Olliéric avait rencontré Maxime Blasco. La grand reporter l’avait interviewé dans le cadre d’un documentaire diffusé sur France 2. Pour elle, écrire une biographie du militaire isérois relevait de “l’évidence”.

“C’était quelqu’un de très pudique”

“Il était fermé lors de notre rencontre car c’était quelqu’un de modeste et il ne souhaitait pas se mettre en avant, se souvient Dorothée Olliéric. Mais nous avons fait les mêmes terrains de guerre comme l’Afghanistan et le Mali et, au final, c’est juste qu’il avait un flingue et pas moi. Il a fini par se livrer.” 

La journaliste fait alors la connaissance d’un homme “drôle et charismatique”. Après l’interview, ils s’échangent des messages et se revoient à plusieurs occasions. A l’annonce de la mort de Maxime Blasco, c’est évidemment le choc et la tristesse. “J’ai souhaité lui rendre hommage et j’étais la mieux placée en quelque sorte pour le raconter étant donné que je l’avais déjà rencontré. Maxime était déjà un peu dans mon cœur.”

Dorothée Olliéric contacte alors les proches de l’Isérois pour leur soumettre son projet de biographie. Elle les avait déjà interviewés à la veille de l’hommage national qui lui avait été rendu aux Invalides, quatre jours après son décès. “Ils m’ont répondu : ‘D’accord, mais parce que c’est toi. Même si Maxime n’aurait pas souhaité passer pour un héros'”, raconte-t-elle.

“J’ai été au plus proche de son histoire”

Alors, la journaliste réalise des entretiens avec les parents de Maxime Blasco, sa compagne, son fils, âgé de 8 ans, ses sœurs mais aussi ses frères d’armes. “J’ai vraiment été au plus proche de son histoire. Ceux qui l’aimaient et le respectaient m’ont livré des moments extrêmement intimes, souffle-t-elle. C’était très émouvant de rentrer dans la vie de Maxime. Je connaissais le militaire, mais pas l’homme derrière.” 

Au-delà du destin de Maxime Blasco, Dorothée Olliéric a également souhaité raconter les militaires français mobilisés au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. “Je voulais toucher ceux qui ne connaissent rien à l’armée, qui ne savent pas ce que ces hommes donnent sur le terrain avec courage et dévouement, déclare-t-elle. Quand un soldat décède, le public voit une photo de lui avec un drapeau français en fond pendant quelques secondes. Mais il ne savent pas quelle est l’histoire derrière la photo.” 

L’histoire d’un héros au service de sa nation. Pourtant, en 2020, lorsque la journaliste avait demandé au chasseur alpin dans son documentaire s’il considérait en être, celui-ci avait répondu : “Héros est un terme un peu fort, j’ai vu des gens courageux, c’est une action collective.

Maxime Blasco : Vie et mort tireur d’élite paraît ce mercredi 7 septembre aux éditions du Rocher. Prix : 17 euros.

France 3

(Merci à BB)

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