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01/09/2022



26/08/2022

Une altercation entre élèves autour de bonbons Haribo, qui contiennent de la gélatine de porc, une jeune fille qui refuse de retirer ses gants lors d’un cours de chimie, des élèves qui se présentent intégralement voilées lors de sorties scolaires, etc. « Ils se sentent oubliés, abandonnés par la République et, en réaction, ils se jettent dans le salafisme », estime Laurent Valogne, qui pointe également le problème de « la mixité territoriale ». « Dans mes classes de Première, par exemple, tous les élèves sont d’origine immigrée », assure-t-il.

Dans un tel contexte, les élèves les plus fragiles n’hésitent pas longtemps avant de rallier l’islamisme. « Les Frères musulmans font du prosélytisme, certaines municipalités s’avèrent complaisantes », raconte Laurent Valogne. En conséquence, « la conversion à l’islam est facile, rapide ». Des tenues qui « n’existaient pas il y a quinze ans » prolifèrent, comme l’abaya. Ce voile couvrant tout le corps, à l’exception du visage et des mains, coche les cases du règlement de l’Éducation nationale. « Les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à s’en vêtir et même, parfois, à enfiler cagoules et gants, à la saoudienne, à la sortie de l’établissement », ajoute le professeur. Dans son ouvrage, il évoque aussi la solitude des professeurs, et les démissions de plusieurs de ses collègues découragés.

Valeurs Actuelles


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D’où vient ce malaise, selon vous ?

En banlieue parisienne, la plupart des lycées sont des établissements de relégation. Le premier problème est celui de la mixité territoriale : il n’y a pas de brassage. Dans mes classes de Première, par exemple, tous les élèves sont d’origine immigrée. Ils se sentent oubliés, abandonnés par la République et, en réaction, ils se jettent dans le salafisme. Ils sont en quête de sens et ils le trouvent dans cette religion englobante, qui a réponse à tout, ou presque. Les Frères musulmans font du prosélytisme, certaines municipalités s’avèrent complaisantes. Et la conversion à l’islam est facile, rapide. Résultat ? Depuis une dizaine d’années, l’école, qui est le reflet de la société, est devenue perméable à cette fièvre religieuse. L’abaya – un voile couvrant l’ensemble du corps, à l’exception du visage, des mains et des pieds – y a fait son apparition. Les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à s’en vêtir et même, parfois, à enfiler cagoules et gants, à la saoudienne, à la sortie de l’établissement. Ces tenues n’existaient pas il y a quinze ans.

Au quotidien, comment se traduit cette percée islamiste ?

Ce sont de petits signes qui, additionnés les uns aux autres, révèlent un climat préoccupant. Comme cette altercation entre deux élèves à laquelle j’ai assisté, l’une reprochant à l’autre d’avoir apporté des fraises Tagada en cours. Les bonbons n’étaient pas halal, car ils contenaient de la gélatine de porc… Ou cette mère, qui a refusé que sa fille retire ses gants en classe de chimie. Ce sont aussi ces adolescents qui, après avoir lu un texte du penseur Condorcet, ont lancé, bravaches : « L’éducation, ce n’est pas pour les filles ! » C’est cet élève qui, après avoir visionné un reportage sur les mariages forcés en Inde, explique que « les femmes sont sur Terre pour obéir aux hommes », et la classe ne bronche pas. Ou bien encore ces deux jeunes filles qui se présentent, recouvertes d’un voile intégral, pour une sortie scolaire au musée. Quand je leur demande de le retirer, aucun signe religieux ostentatoire n’étant autorisé, je me retrouve accusé de « racisme contre l’islam ».

Vous décrivez aussi la défiance des élèves vis-à-vis de l’apprentissage…

Oui, c’est un phénomène récent, qui s’explique par la poussée religieuse autant que par la concurrence des réseaux sociaux. Certains élèves croient plus facilement ce qu’ils voient passer sur Facebook ou TikTok que ce qui est écrit dans un manuel scolaire, ou dans un article de presse, quelles que soient la notoriété et la légitimité du média. En classe, ils opposent leur vérité au savoir scientifique. Certains sujets se révèlent inflammables, notamment en sciences. Quand vous donnez un cours sur la reproduction sexuée ou l’astronomie, vous vous retrouvez en butte avec leur foi. Un jour, j’ai distribué à ma classe un texte d’Emmanuel Kant, « Qu’est-ce que les Lumières ? » Le philosophe y rappelle que la Terre tourne autour du soleil, et non l’inverse. La semaine suivante, une élève est revenue brandir le Coran en citant un passage dans lequel il est écrit que la Terre, au centre de tout, est en concurrence avec le soleil. Je lui ai rétorqué que la foi n’exclut pas la raison, mais elle est repartie, vexée et en colère. Parfois, le découragement me guette.

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Le Parisien


Le cri d’alarme d’un professeur contraint à l’anonymat

Laurent Valogne a décidé de briser la loi du silence imposée par l’Éducation nationale face à la montée de l’islamisme à l’école. Soumis aux pressions de l’institution, aux menaces des élèves, des parents d’élèves, et parfois de ses confrères, Laurent n’a pas d’autre choix que de témoigner anonymement.

Il a confié sa voix à Carine Azzopardi, journaliste, dont le compagnon a été tué au Bataclan. Elle décrit pour lui la présence d’une idéologie mortifère qui gagne insidieusement du terrain dans les salles de classes et qui, si l’on n’agit pas rapidement, sapera les bases de nos sociétés ouvertes et tolérantes.

Ce livre raconte le quotidien d’un professeur passionné par sa mission, qui lance un appel de la dernière chance : l’école est aujourd’hui un lieu central pour la formation des générations de demain. Le dernier endroit où il est encore possible d’agir, en espérant qu’il ne soit pas trop tard.

Présentation de l’éditeur

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