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A quelques jours des élections générales du 11 septembre, les affrontements entre bandes rivales ont éclipsé presque tous les sujets, poussant les partis à la surenchère. Sont notamment pointés les problèmes liés à l’immigration et à l’intégration. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il a explosé ces dernières années. Selon le conseil de prévention du crime à Stockholm, aucun autre pays européen n’a connu pareille augmentation du nombre de tués par balle ces dix dernières années, avec environ quatre morts pour un million d’habitants en Suède, contre 1,6 en moyenne dans le reste de l’Europe. 

L’alerte a été lancée vers 17 heures, vendredi 19 août. Des coups de feu avaient été tirés dans le centre commercial Emporia, dans le sud de Malmö. Un homme gisait à terre, mort. Une femme était blessée. Il n’aura fallu que quelques heures à la police pour confirmer ce que les habitants de la troisième ville de Suède soupçonnaient déjà : la guerre sanglante entre gangs rivaux venait de frapper de nouveau. Celle-ci secoue le pays et arrive en tête des préoccupations des Suédois à la veille les élections générales du 11 septembre.

Agée de 31 ans, la victime a été identifiée comme un des chefs de file d’une bande de Malmö. Son frère avait été tué en janvier. Un garçon de 15 ans, originaire de Göteborg, a été arrêté sur le parking du centre commercial. Depuis, la police a interpellé un homme de 40 ans, soupçonné de l’avoir aidé. Entre-temps, deux autres fusillades, à Helsingborg, au nord de Malmö, et à Haninge, dans la banlieue de Stockholm, ont fait deux nouvelles victimes, portant à quarante-sept le nombre des tués par arme à feu cette année. Déjà deux victimes de plus qu’en 2021.

Le 26 août, le bilan aurait encore pu s’alourdir : une femme et un enfant ont été blessés par des tirs, alors qu’ils se trouvaient sur une aire de jeu, dans un quartier d’Eskilstuna, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Stockholm. Et la liste continue ainsi, avec presque chaque jour une nouvelle fusillade, la plupart du temps impliquant les membres de bandes rivales : un fléau qui a éclipsé tous les autres sujets pendant la campagne électorale.

Croisé dans les couloirs d’Emporia, quelques jours après le drame, Martin (il a souhaité taire son nom de famille), 26 ans, autoentrepreneur dans les nouvelles technologies, confie ne pas être rassuré. « J’aurais pu être là. C’est une coïncidence que ce soit arrivé à ce moment-là. On ne sait jamais quand ça va se produire. » Si le jeune homme, né en Macédoine du Nord et élevé à Malmö, ne sait pas encore pour qui il va voter, il résume ce que pensent de nombreux Suédois : « J’espère que les partis qui gagneront vont enfin faire quelque chose pour qu’on se sente en sécurité. »

« La plupart sont nés en Suède »

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Le Monde

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