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Dans une tribune publiée dans le JDD, le maire de Dijon et ancien ministre du Travail, François Rebsamen, plaide pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales.

[…] C’est une question de justice sociale. Les ressortissants communautaires peuvent participer aux scrutins municipaux. Dès lors, l’argument qu’on nous opposait sans cesse – et que la droite continue de brandir – selon lequel accorder un tel bénéfice rompt le lien existant entre nationalité et citoyenneté tombe de lui-même. Pourquoi les uns et pas les autres, sauf à faire preuve de rejet, voire de racisme, vis-à-vis de certains de nos concitoyens ? Pourquoi ce traitement différencié, notamment envers ceux qui viennent de l’autre côté de la ­Méditerranée ? La peur de l’islamisme radical fait qu’aujourd’hui nombreux sont ceux qui crient au loup avec le ­Rassemblement national (RN).

En permettant à tous les étrangers qui vivent sur notre sol en situation régulière de choisir le maire de la commune où ils résident depuis plus de cinq ans, on invente une nouvelle citoyenneté, de résidence. Ce sont des citoyens comme vous et moi, qui souvent ont été appelés pour faire fonctionner nos usines quand la France en avait besoin, qui s’investissent dans la vie locale, qui paient des impôts, dont les enfants grandissent avec les nôtres, qui ont certes conservé leur nationalité mais qui occupent une place entière sur le territoire français. […]

On peut toujours dire que ça n’est pas le bon moment, que le sujet va cliver, attiser les débats, renforcer le RN. On les connaît, ces arguments qui n’en sont pas. Comme si la position du ­Républicain Éric Ciotti ne contribuait pas déjà, sur ce point comme d’ailleurs sur beaucoup d’autres, à banaliser le discours de l’extrême droite…

On dit encore qu’en autorisant les étrangers à voter aux ­élections municipales il y aura des listes ­communautaires. C’est faux ! Car notre ­proposition ­précise bien qu’ils ne peuvent pas être élus maire ou adjoint ni membre du collège électoral des sénateurs. En refusant cette citoyenneté de résidence, on crée au contraire du ­communautarisme. À trop attendre, on ne fait rien. La République n’a rien à craindre quand elle est forte et sûre d’elle-même vis-à-vis des religions, si tant est qu’elles respectent nos lois.

Le JDD

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