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Lilia Bouziane : Musulmane et bientôt avocate, elle espère pouvoir plaider en hijab (MàJ)

21/07/2022

Lilia Bouziane, étudiante en droit, veut devenir avocate et plaider en hijab. Photo Progrès/Jerome MORIN

« Je suis une étudiante qui a le tort de penser qu’elle pourra exercer le métier de ses rêves. » À 25 ans, la Décinoise Lilia Bouziane termine, à l’Université de Lyon-3, un master de droit pénal et de sciences criminelles, et envisage de passer le barreau dès septembre, pour devenir avocate pénaliste.

Déjà, elle se prépare à « faire le sacrifice de ne pas plaider, alors que c’est ce qui [la] pousse à faire ce métier. » En cause, son refus d’ôter son voile en audience ( lire par ailleurs ). « Pour moi, la laïcité protège l’expression de la religion de chacun et de ceux qui ont décidé de ne pas en avoir. Aujourd’hui, on veut, avec la laïcité, gommer les religions », déclare-t-elle.

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La jeune femme, parfois sur le plateau télé de Cyril Hanouna sur C8 pour défendre sa position, a aussi eu son “quart d’heure de gloire” sur M6, en début d’année, dans un Zone interdite consacré à l’islam radical, dont elle se serait bien passée. « J’ai le sentiment d’avoir été trompée », regrette l’étudiante. Le « bad buzz » lui a au moins permis de décoller sur Instagram, où elle affiche près de 23 000 abonnés

« Je n’ai pas eu une éducation où on nous a dit de porter le voile, de ne pas manger de porc et de ne pas boire d’alcool. Ma famille musulmane m’a enseigné le respect, la générosité. J’ai été baignée dans la foi. »

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Le Progrès


18/04/21

Lilia Bouziane, étudiante en droit, explique pourquoi elle porte le voile depuis ses 13 ans : « Je l’ai portée pour faire joli, honnêtement. »


Lilia Bouziane rêve d’associer le voile à la robe noire

Instagram – Lilia Bouziane
Instagram – Maitre Basson Larbi

Sans doute n’avait-il pas tort. Si elle a trouvé un stage chez un avocat qui n’est pas musulman et dont elle salue l’ouverture d’esprit, Lilia Bouziane raconte aussi les contrôles plus fréquents au palais de justice ou les auditions où on la croit de la famille des prévenus… « Ça va être compliqué », lui a même lancé une responsable de sa faculté en prévision de la visite que les étudiants de master doivent faire en prison.

Mais le plus compliqué est à venir, la profession d’avocat obligeant, par souci de neutralité, au port de la seule robe noire, à l’exclusion de tout autre symbole religieux. Lilia Bouziane pourrait choisir de ne pas plaider, crève-cœur pour celle qui brille dans les concours d’éloquence lyonnais. Ou encore de partir à l’étranger.

« Mais je suis française et je ne me vois pas quitter mon pays aux valeurs duquel je suis attachée, dont la laïcité », insiste-t-elle. Dernière solution pour elle : « Me battre ». « Pas violemment, précise-t-elle d’emblée. Mais intellectuellement, pour faire bouger les choses. Qu’est-ce qui vous ferait penser que je plaiderais moins bien avec mon voile ? »

La Croix

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