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  • Depuis plusieurs années, des personnes emballent clandestinement des bagages à l’aéroport de Roissy.
  • Un risque pour les voyageurs car tout bagage qui n’a pas été emballé dans un kiosque agréé peut être refusé par les compagnies aériennes.
  • Des tensions naissent entre ces personnes et les employés de la société Bag Wrap, la seule agréée pour l’emballage des bagages.

Emballer clandestinement les bagages des voyageurs. Cinq tours de film plastique sur la hauteur, autant de tours sur la largeur. Les trois hommes réalisent la manipulation avec une dextérité et une vitesse qui trahissent leur habitude. « Je ne suis là que pour aider ma famille à enregistrer ses bagages », affirme pourtant l’un d’entre eux. « La dame pour qui j’emballe, c’est ma cousine », assure un autre. Avant de confier qu’il « ne fait que se débrouiller pour manger ».

Devant la zone d’embarquement de celle-ci, les trois « emballeurs clandestins » ne se cachent pas. Ils s’installent à environ 30 mètres du stand agréé par l’aéroport. « Parfois ils viennent même se mettre devant nous pour nous piquer nos clients », précise Valentin*. Au Bag Wrap, l’emballage d’un bagage coûte entre 13 et 19 euros, selon les options choisies. Les « emballeurs clandestins » proposent le même service à moindres frais. « Ils fixent un peu les prix à la tête du client », détaille le salarié de Bag Wrap. « Je devais payer 12 euros mais je n’avais pas assez d’argent sur moi donc ils m’ont seulement fait payer 7 euros », déclare Cathy, une cliente. Si Valentin n’est pas gêné « qu’ils viennent prendre quelques clients quand [il est] débordé », d’autres les chassent à tout prix. « On est payés à la commission alors certains vont jusqu’à l’altercation. Plusieurs fois, certains ont failli en venir aux mains », raconte-t-il. « On se fait insulter, parfois menacer, ce n’est plus vivable », ajoute un autre employé de Bag Wrap.

(…)

Les agents de sécurité font remonter les informations, puis appellent la police. « Mais ils ne vont pas en prison pour ça, alors ils reviennent systématiquement après leur garde à vue, ajoute-t-il. On répète chaque jour la même chose. » Cet agent, qui travaille à l’aéroport depuis un an, estime que la situation n’a pas évolué depuis son arrivée. La préfecture de police assure en revanche ne pas avoir constaté d’augmentation du phénomène ces derniers mois. « Ils sont là depuis longtemps, et je suis persuadé qu’ils seront là encore longtemps », regrette Jérémy, employé de Bag Wrap.

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