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C’est une date terrible. Le 17 juin 2012, deux gendarmes sont tuées par balles dans l’exercice de leur fonction à Collobrières, dans le Var. Dix ans après, un hommage leur sera rendu ce vendredi. Dans la commune, de nombreux habitants sont encore traumatisés. Personne n’a oublié.

La plaie est toujours ouverte à Collobrières. Il y a dix ans jour pour jour, en pleine soirée, deux gendarmes de la brigade de Pierrefeu-du-Var étaient tuées dans ce paisible village varois. Audrey Bertaut, 35 ans, et Alicia Champlon, 28 ans, sont mortes alors qu’elles intervenaient pour une affaire de cambriolage.

Abdallah Boumezaar, qui a reconnu les meurtres, a abattu les deux jeunes femmes avec l’arme de service de l’une d’elles. En 2015, l’homme a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette affaire avait suscité une immense émotion partout dans le pays. Un hommage national leur avait notamment été rendu, en présence du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls.

“Croyez-moi, ça a changé totalement notre vie.”

Dix ans après le drame, le traumatisme est toujours présent à Collobrières. “Croyez-moi, ça a changé totalement notre vie” déclare Rose, une habitante. “C’est-à-dire que l’on s’imaginait dans un endroit très serein, très tranquille et on s’est réveillé un matin avec l’horreur.”

Une horreur qui restera à jamais gravée dans la mémoire des Collobrièrois rencontrés dans la commune. “On ne peut pas oublier ça, c’est impossible. Elles ont perdu leur vie, elle ont laissé leur famille, leurs enfants… Jusqu’à ce jour, on n’arrive pas encore à s’en remettre.” ; “On y pense toujours et à chaque fois qu’il y a du monde qui passe par là, on ne peut pas s’empêcher de leur en parler” ; “Ce sont des choses qui n’arrivent pas tous les jours et qu’on ne voit qu’à la télé. Puis quand ça arrive chez soi, on n’est pas prêt en fait.”  

“On n’attend pas la date d’anniversaire pour avoir une petite pensée pour ces deux femmes.”

Michelle, une autre habitante, assure que “c’est une catastrophe qui restera inscrite dans le cœur de tout le mondeon n’oubliera jamais. On est un village paisible et tranquille, les gendarmes font partie de la population, elles étaient des personnes que l’on connaissait et que l’on côtoyait. Dix ans après, elles sont toujours là. On n’attend pas la date d’anniversaire pour avoir une petite pensée pour ces deux femmes qui ont donné de leur vie et qui ont disparu trop tôt. C’est monstrueux, il n’y a pas de mot pour qualifier cet acte-là, s’attaquer à deux femmes gendarmes c’est une catastrophe.”

Chez certains, il a fallu du temps pour reprendre une vie totalement normale. Lydie habite juste en face de la place où l’une des gendarmes a été tuée. “On a envie de davantage se calfeutrer, de fermer ses portes, on est plus craintif du quotidien. Du coup, on fermait la porte en bas alors que l’on ne la fermait pas avant. Au bout de dix ans, ça passe, mais quand on entend un bruit métallique c’est vrai que l’on se dit ‘tiens qu’est-ce que c’est ?’ ” 

“Je n’imaginais pas que l’on puisse vivre ça dans notre village”

(…) France Bleu

(…) Pour ce double meurtre, Abdallah Boumezaar a été condamné en février 2015 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 30 ans de sûreté. L’homme a reconnu les faits reprochés. Sa compagne de l’époque, Inès Farhat, a été reconnue coupable de complicité dans le premier homicide, complicité que les deux accusés ont toujours niée. Elle a écopé d’une peine de huit ans d’emprisonnement. Les deux parties n’ont pas fait appel de cette décision de justice.

Actu 17

(Merci à BB)

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