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Rencontre avec le photographe Nanténé Traoré, qui a puisé dans sa propre expérience de personne hormonée pour mener une série “juste”, “loin du folklore”.

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Quand on ne passe pas par des infirmières, on est assez libres de son dosage, de sa fréquence, on écoute beaucoup son corps, ton corps te dit où tu en es, c’est à toi de doser, de voir comment tu te sens. C’est un retour à sa corporalité.

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J’aimerais qu’on dédiabolise l’injection d’hormones, qu’on arrête d’en avoir peur ; tout va bien, c’est doux, c’est beau

(© Nanténé Traoré)

J’aimerais qu’on dédiabolise l’injection d’hormones, qu’on arrête d’en avoir peur ; tout va bien, c’est doux, c’est beau même si parfois ça fait mal parce qu’on s’injecte. J’avais besoin qu’on ait un regard sur notre communauté qui soit moins difficile. Je veux que les gens qui ne s’injectent pas puissent ressentir quelque chose de fort quand ils regardent mes images, et que cette émotion ne soit pas juste liée au fait qu’ils regardent quelque chose qu’ils ne connaissent pas. Je veux que l’image les touche en elle-même, parce que la construction leur parle à eux. Je veux créer une émotion universelle.

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Avec un ami, ils ont synchronisé leurs injections. Normalement, on fait ça dans un milieu stérile mais là, c’était fait au milieu des bières, au milieu de la soirée, c’était un peu n’importe quoi. Ça lui ressemblait bien, ça m’a touché car tout le monde s’en foutait un peu, ça avait l’air très quotidien. À terme, j’aimerais qu’il n’y ait plus de ritualisation et qu’on puisse se faire son injec’ en mangeant des œufs.

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Konbini

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