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04/05/22

ENTRETIEN – Commentant les émeutes que connaît la Suède, la première ministre sociale-démocrate a affirmé que l’intégration des immigrants était un échec. Cette appréciation fait désormais presque consensus parmi les décideurs publics en Suède, argumente le chercheur Tino Sanandaji.

LE FIGARO. – Alors que des émeutes ont éclaté en Suède dans des quartiers à forte population immigrée, après la venue supposée d’un activiste d’extrême droite coutumier des provocations, comme brûler des corans, la première ministre suédoise a déclaré: «L’intégration a été trop faible tandis que nous avons connu dans le même temps une immigration massive.» Son propos représente-t-il une rupture inédite?

Tino SANANDAJI. – Ce n’est pas une rupture sans précédent en tant que telle: cette déclaration est à remettre dans le contexte d’une évolution profonde du parti social-démocrate suédois ces trois dernières années. Jusqu’en 2019, la position officielle du parti était que l’immigration n’avait pas d’impact sur la criminalité, qu’elle était nécessaire pour sauver l’État-providence et que ceux qui pensaient que des taux d’immigration plus élevés étaient la cause de l’augmentation spectaculaire de la violence des gangs étaient racistes et «anti-science».

“Désormais, la position officielle des sociaux-démocrates est d’admettre que l’immigration de réfugiés est coûteuse et contribue à la criminalité ainsi qu’à la ségrégation. Ce changement de politique et de discours a aidé le parti social-démocrate à progresser dans les sondages.”

Il faut aussi noter que la nouvelle première ministre, Magdalena Andersson, n’a jamais appartenu à l’aile d’extrême gauche, migrationniste et utopiste, de son parti. (…) De nombreux politiciens suédois le savaient très bien, mais avaient peur de l’exprimer, car toute critique ouverte de l’immigration a longtemps été considérée comme raciste et aurait conduit à la ruine de leur carrière.

Que pense l’opinion publique suédoise de la question de l’immigration?

(…) Ce qui a changé, c’est que le mécontentement croissant de l’opinion sur ce sujet a forcé les élites politiques du pays à se plier aux souhaits de l’électorat. Aussi bien la droite de l’establishment que la gauche sociale-démocrate ont ainsi modifié leur politique et leur discours en matière d’immigration à presque 180 degrés. La Suède est une société de consensus: alors que presque tout le spectre politique, à l’exception d’une petite minorité, était favorable à l’ouverture des frontières en 2015 ou 2016, presque tout le spectre politique, à l’exception d’une petite minorité, soutient désormais la limitation de l’immigration.

La Suède a toujours été caractérisée comme un pays homogène avec très peu d’immigration. Quand les choses ont-elles changé et à quelle vitesse?

(…) Pendant la période 1985-2015, l’immigration au titre de l’asile en Suède a été environ quatre fois plus importante par habitant que dans les autres pays d’Europe de l’Ouest, de sorte que la part de la population d’origine non occidentale est passée de 2 % à 20 % de la population totale en 2022. Les gouvernants estimaient alors que le système de protection sociale supérieur suédois éviterait les problèmes déjà observés en France et dans d’autres pays européens. Les faits leur ont prouvé qu’ils avaient tort, mais il leur a fallu très longtemps pour l’admettre. Dans les enquêtes actuelles, moins de 10 % de l’opinion pense que l’intégration a été un succès.

(…) Le Figaro

(Merci à Blaireau Bondissant)


28/04/22

La Suède n’a pas réussi à intégrer les nombreux immigrés qu’elle a accueillis au cours des deux dernières décennies, ce qui a donné naissance à des sociétés parallèles et à la violence des gangs, a déclaré jeudi le Premier ministre Magdalena Andersson, qui a lancé une série d’initiatives pour lutter contre le crime organisé.

De nombreux Suédois ont été choqués au début du mois par les violentes émeutes qui ont fait plus de 100 blessés parmi les policiers. La violence a éclaté après qu’un politicien suédois-danois a brûlé le Coran lors d’un rassemblement et a cherché à en organiser d’autres dans plusieurs quartiers dominés par les immigrés.

Le nombre de personnes nées à l’étranger en Suède a doublé au cours des deux dernières décennies pour atteindre 2 millions, soit 20% de la population. Les sociaux-démocrates d’Andersson ont été au pouvoir pendant 28 des 40 dernières années, dont les huit dernières.

“L’intégration n’a pas marché, alors que nous avons connu une forte immigration. La société a été trop faible, les ressources pour la police et les dépenses sociales ont été trop peu importantes”, a-t-elle déclaré.

La Suède, qui organise des élections générales cette année, a radicalement renforcé ses politiques d’immigration depuis qu’elle a accueilli plus de personnes par habitant que tout autre pays de l’Union européenne pendant la crise migratoire de 2015. Elle a maintenant l’une des politiques les plus restrictives du continent.

Reuters

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