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Trafic de faux papiers : les Comoriens condamnés à Rodez

Au sein de la diaspora comorienne en France, tout le monde le connaît sous le surnom de “Dadi”. À 42 ans, ce colosse à la santé fragile – “J’ai toutes les maladies possibles, si ce n’est le Sida”, dit-il –, fut longtemps un chanteur renommé de son île, située dans le canal du Mozambique en Afrique australe. Mais comme beaucoup de ses compatriotes, plus que la scène, son rêve était de rejoindre la France. Il l’a fait dans les années 2000, à Marseille, l’autre capitale des Comores. Depuis, la justice française soupçonne l’artiste de s’être reconverti comme trafiquant de faux papiers. Et d’être le “chef d’orchestre” d’un vaste réseau, composé d’une trentaine de petites mains présentes sur tout le territoire français. En 2014, le tribunal d’Alès l’a déjà condamné à trois ans de prison pour ce “business” dont on dit qu’il serait “particulièrement lucratif”.

Ce mardi et ce mercredi, “Dadi” comparaissait de nouveau devant un tribunal, celui de Rodez cette fois. Voilà plusieurs années que la justice aveyronnaise travaille sur ce dossier dit des Comoriens. En 2016, les mairies de Decazeville, Aubin ou encore Capdenac-Gare reçoivent bon nombre de demandes de passeport de personnes issues de l’archipel. L’Aveyron n’est pas vraiment connu pour sa communauté comorienne, la préfecture se penche alors sur cette nouvelle “diaspora”. Rapidement, elle sent que quelque chose cloche. Les dossiers déposés émanent tous d’une “même source” : un Comorien, récemment installé dans le Bassin. L’office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocries) est mis au parfum. Une vaste enquête est lancée. Des heures, des semaines et des mois d’écoutes téléphoniques permettront aux enquêteurs de remonter jusqu’à “Dadi”. Et huit autres personnes : un médiateur social des quartiers nord de Marseille, un employé de restauration de Paris ou encore un père de… 27 enfants ! La plupart sont inconnus de la justice, sans histoire. (…)

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