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Sahara occidental : Madrid soutient Rabat afin de mettre fin à une crise diplomatique majeure

31/03/2022

L’Algérie a suspendu ‘sine die’ tous les rapatriements d’immigrants irréguliers arrivant en Espagne depuis ses côtes, selon des sources officielles algériennes. Cette décision est une conséquence de ce qu’ils considèrent à Alger comme l’alignement de Pedro Sánchez sur les thèses marocaines dans le conflit du Sahara occidental. A cette action, il faut ajouter le refus communiqué aux autorités espagnoles mardi 29 par le ministère algérien des Transports d’étendre, dans la phase post-pandémie, les vols avec l’Espagne.

Les rapatriements avec l’Algérie se faisaient uniquement par bateau, en théorie deux fois par semaine, d’Alicante à Oran et, en haute saison, également d’Almería à Ghazaouet. Cette périodicité convenue entre les Ministères de l’Intérieur des deux pays n’a pas toujours été respectée. L’an dernier, 11 335 Algériens, 13 218 Marocains et 15 106 Subsahariens ont débarqué sur les côtes espagnoles.

L’annulation des rapatriements fait partie de ce que les autorités algériennes qualifient de réponse “globale” et “multiforme à plusieurs niveaux” qu’elles veulent apporter au soutien exprimé par Sánchez à la proposition d’autonomie marocaine pour régler le différend sur le Sahara occidental, qui fut une colonie espagnole jusqu’en 1975. Le roi Mohamed VI du Maroc a révélé, le 18 mars, avoir reçu une lettre du président espagnol apportant son soutien à cette solution prônée par Rabat depuis 2007.

Pour tenter d’éviter la suspension de ces retours d’immigrés, le ministère espagnol de l’Intérieur a expulsé dans la hâte, jeudi dernier, le militaire algérien Mohamed Benhlima, revendiqué par l’Algérie pour son appartenance au Rachad, un mouvement islamiste modéré qu’Alger qualifie de terroriste. Rachad ne figure sur aucune liste d’organisations terroristes. Benhlima a toujours eu le soutien d’Amnesty International, de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés et d’autres ONG. […]

Rapatriements au Maroc

Contrairement à l’Algérie, les rapatriements avec le Maroc, pratiquement à l’arrêt depuis mars 2021, vont désormais être réactivés. Pendant quatre mois, entre décembre 2020 et mars de l’an dernier, Rabat n’a autorisé leur transport par avion des îles Canaries à El Aaiún, la capitale du Sahara, qu’à raison de 80 par semaine. Comme dans le cas de l’Algérie, les expulsions sont bien moindres que les arrivées, mais aux yeux de l’Intérieur elles ont une grande importance car, révélées, elles dissuadent d’autres jeunes d’émigrer en barque. […]

El Confidencial

18/03/2022

Sahara occidental : Madrid soutient Rabat afin de mettre fin à une crise diplomatique majeure. “Ce geste a pour but d’obtenir de Rabat un contrôle des flux migratoires”

L’Espagne a opéré vendredi 18 mars un changement de position radical sur le dossier hautement sensible du Sahara occidental en soutenant pour la première fois publiquement la position de Rabat, mettant fin à une brouille diplomatique majeure entre les deux pays.

(…)

Selon Bernabé López, professeur d’études arabes et islamique à l’Université autonome de Madrid, ce geste de Madrid sur le Sahara a principalement pour but d’obtenir de Rabat un contrôle des flux migratoires. Afin «de serrer un peu la vis et qu’il y ait plus de contrôle et non cette absence intentionnée de contrôle de la part du Maroc», juge-t-il. Le Sahara occidental est au centre de toute l’action diplomatique de Rabat. En contrepartie de la reprise de ses relations diplomatiques avec Israël, le Maroc avait obtenu des Etats-Unis, alors dirigés par Donald Trump, la reconnaissance de «la marocanité» de l’ex-colonie espagnole.

www.lefigaro.fr

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