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L’ancien inspecteur général de l’Education nationale Jean-Pierre Obin appelle à voter pour le chef de l’État qui a su « engager une politique résolue de défense de la laïcité ». Il avait en 2004 remis au gouvernement un rapport mettant en évidence  l’influence grandissante de l’islamisme dans les écoles françaises.

À un mois et demi de l’élection présidentielle, alors que les probables candidatures sont désormais connues, la gauche républicaine se retrouve de nouveau orpheline. Ce vieux courant historique est l’héritier des combats de la IIIe République, en particulier de ceux qui ont permis de construire l’école publique ; il reste uni par la conviction que la République est garante à la fois de l’unité nationale, de la paix civile et de la justice sociale et que la laïcité est un de ses piliers les plus précieux. Les hommes qui auraient pu l’incarner, comme Manuel Valls en 2017 ou Bernard Cazeneuve en 2022, ont été écartés par la tentation radicale d’appareils sclérosés ne rassemblant plus que des militants clairsemés. Pourtant, ses idées sont sans doute majoritaires dans le peuple de gauche. À tel point que Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Christiane Taubira et même Jean-Luc Mélenchon ont tous trouvé bon d’inaugurer leur candidature par une vibrante profession de foi républicaine. Plus républicain que moi…

Mais, si l’on se donne la peine de gratter ce vernis rhétorique, on découvre chez tous, à des titres divers, des alliances, des compromis, des ambiguïtés, des engagements équivoques et parfois des compromissions pour le moins inquiétants, une porosité aux idéologies identitaires et victimaires venues des campus américains, une sous-estimation globale du danger islamiste, réduit à son seul versant djihadiste, et une trouble complaisance à l’entrisme idéologique des Frères musulmans, notamment dans l’école et dans le sport, autrement plus dangereux pour notre avenir. Les électeurs de gauche ne s’y trompent pas, qui les boudent résolument dans les sondages.

Alors, voter pour la droite « républicaine » et pour la candidate investie par le parti qui se présente comme tel ? Mais, là encore, on ne peut qu’être inquiet, car le mur érigé par Jacques Chirac contre l’extrême droite xénophobe – et parfois aussi raciste et antisémite – s’est effondré. Une bonne partie des militants LR sont désormais convaincus par l’idée développée par Marine Le Pen et Éric Zemmour selon laquelle l’ennemi n’est pas l’islamisme mais l’islam, non pas une idéologie politique, mais la seconde religion de France. Parvenue au pouvoir, Valérie Pécresse ne pourrait être que l’otage de cette extrême droite antimusulmane, jetant ainsi nos compatriotes musulmans dans les bras d’extrémistes dont le projet est de brider la liberté d’expression, d’instituer l’inégalité entre les femmes et les hommes, de privilégier la solidarité communautaire aux dépens de la fraternité nationale et de réduire la laïcité à une simple « neutralité » de l’État par rapport aux religions. 

Alors, s’abstenir ? C’est la tentation d’un grand nombre de femmes et d’hommes de gauche qui ressort des études d’opinion. Mais ce serait là, arithmétiquement, faire le jeu de la droite et de l’extrême droite, aux électeurs plus motivés.

Emmanuel Macron a su évoluer sur la question laïque et prendre la mesure des dangers qui menacent la République.  […]

Le Point

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