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Clap de fin. En cédant au fonds américain Apollo la totalité de la branche de terminaux de paiement d’Ingenico (TSS), Worldline signe la fin d’une aventure industrielle dans laquelle la France était parvenue à construire un leader mondial.

Avec une base installée dans le monde de plus de 35 millions d’unités, le géant français créé en 1980 partage encore aujourd’hui la quasi-totalité du marché des terminaux de paiement avec son principal concurrent, l’américain Verifone.

La naissance de ce fleuron national a participé au développement d’une expertise française en matière de sécurisation des transactions par le hardware, au même titre que l’invention de la carte à puce par des ingénieurs français.

Jusqu’à présent, ce savoir-faire à la française était d’ailleurs protégé par l’Etat français. Fin 2010, le gouvernement en place avait demandé à Safran, qui était alors actionnaire d’Ingenico, de ne pas vendre sa participation de 22,5 % au groupe américain Danaher. Le caractère stratégique de son savoir étant mis en avant.

A l’époque, le ministre de l’Industrie Eric Besson avait qualifié Ingenico de « pépite française (…) essentielle à la filière économique ». La levée de boucliers des dirigeants avait finalement poussé Danaher à retirer son projet d’OPA.

La situation n’est plus la même aujourd’hui. Le gouvernement n’a pas répondu aux fusées de détresse des syndicats d’Ingenico qui, au mois de juin dernier, se sont inquiétés que l’expertise de TSS soit convoitée par des fonds américains. Contacté, Bercy n’a même pas souhaité commenter l’opération annoncée ce lundi.

Il faut dire que le contexte n’est plus le même. Le marché des terminaux est certes en plein boum : l’accélération de la digitalisation des paiements pousse de nombreux commerçants à s’équiper afin de pouvoir accepter les paiements par carte. Mais il est également en plein bouleversement avec l’arrivée de nouveaux acteurs et de nouvelles technologies qui font vaciller les empires bâtis par les acteurs traditionnels. […]

Les Echos

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