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Le premier testing à grande échelle en France sur les risques discriminatoires autour de l’entrée en Master a été menée par des chercheurs de l’Université Gustave Eiffel. Cette étude, réalisée au printemps dernier, a visé 19 universités et 607 Master permettant de tester si l’origine maghrébine ou le handicap des étudiants était discriminée, rapporte France Inter. Toutes filières confondues, les candidats au patronyme maghrébins ont 12% de chances en moins d’obtenir une réponse.

Après environ 2 000 courriels envoyés, les chercheurs ont déterminé que les résultats, s’ils sont préoccupants, sont moins alarmants que les discriminations pratiquées sur le marché du travail. La procédure de l’étude consistait à envoyer 3 emails aux responsables de formation de Master afin de demander des informations sur les programmes et les modalités d’inscription. Dans un cas, le mail faisait mention d’un fauteuil roulant et dans les autres, seul le nom changeait : Julien Garnier pour l’un et Rachid Saïdi pour l’autre.

«Nous n’avons pas trouvé de différence de traitement significative pour les étudiants qui mentionnent un handicap moteur lourd. Par contre, les étudiants supposés d’origine maghrébine sont dans l’ensemble pénalisés par rapport aux étudiants supposés franco-français, car on leur répond moins souvent, en leur indiquant la marche à suivre pour s’inscrire», a précisé Yannick L’Horty, un des chercheurs.

Plus le Master est sélectif, ajoutent les chercheurs, plus le risque de discriminer est plus important, de même quand la sélection des dossiers est faite par des individus isolés et non dans le cadre d’un processus collectif. […] Ces discriminations augmentent considérablement dans les Masters juridiques, pour atteindre 30%, tandis que pour les Masters scientifiques, les candidats maghrébins ont 20% de chances en moins de recevoir une réponse.

Pour le président de France Universités, l’étude doit servir d’électrochoc pour les présidents d’universités. Pour combattre ces discriminations, Yannick L’Horty souhaite maintenant qu’un Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur (ONDES) soit mis en place.

Pour rappel, le ministère du Travail avait réalisé une étude en 2021 démontrant qu’à CV égal, «les candidatures dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5 % de chance de moins d’être contactées par les recruteurs que celles portant un prénom et nom d’origine française».

yabiladi

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