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Quand ses enfants lui réclament un câlin, Laura leur en fait. Pas parce que cela lui fait « plaisir » mais parce qu’ils « en ont besoin ». Depuis qu’elle est mère, la jeune femme de 33 ans ne se « reconnaît pas ». Au point, dit-elle, d’avoir « développé une sorte d’alter ego ». Chaque jour, Laura revêt son costume de mère et s’occupe de ses enfants « mécaniquement, en feignant l’enthousiasme », n’éprouvant « aucune joie » à participer à des activités avec eux. Enfermée dans ce rôle qui lui est insupportable, elle « compte les minutes jusqu’à ce que [s]es enfants soient au lit ». La fin d’un tunnel, dans lequel elle s’engagera de nouveau inéluctablement le lendemain matin, perdue au milieu d’un « no man’s land émotionnel ».

Laura, qui aime ses deux enfants, âgés de 2 et 4 ans, regrette pourtant d’être mère. Comme des dizaines d’autres femmes – une centaine au total – qui ont répondu à notre appel à témoignages diffusé sur Le Monde.fr, cette chef de projet dans le marketing ferait le choix de ne pas avoir d’enfant si elle pouvait revenir en arrière. Toutes racontent avoir découvert la maternité comme on ouvre la boîte de Pandore : une succession d’obligations et de devoirs auxquels elles doivent faire face malgré elles, où l’amour, bien présent, ne suffit pas à compenser la perte d’insouciance et de liberté ressentie. Beaucoup disent se sentir « prises au piège »« prisonnières » d’un statut auquel elles ne peuvent échapper. (…)

Le Monde

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