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Dans le “Le prix de nos valeurs”, Augustin Landier et David Thesmar détaillent comment la science économique classique passe à côté des valeurs et préférences du peuple. Détonnant !

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Sur l’immigration, les économistes s’accordent à dire que les gains sont largement positifs… 

D.T. Les études sur l’immigration sont correctes. Le consensus scientifique souligne l’effet positif de l’immigration sur le pays d’accueil. Les économistes aiment citer la fameuse étude sur l’arrivée en masse des immigrés cubains à Miami en 1982, qui n’a pas eu d’effet négatif sur les conditions de travail des locaux. LIRE AUSSI >> Economie, démographie, équité… 12 raisons pour lesquelles l’immigration est bénéfique

Mais le problème, c’est que les gens ne voient pas le monde comme nous. Répéter comme un mantra que grâce à l’immigration, on aura des Steve Jobs ou des Marie Curie n’aide en rien. La question est évidemment plus complexe. Comme le montrent les enquêtes d’opinions, les personnes ne s’opposent pas à l’immigration par peur de perdre leur job à cause des immigrés, mais bien plus par crainte de congestion des services sociaux, ou en raison de l’insécurité. Lorsqu’on aborde le sujet de l’immigration, nos concitoyens ne pensent pas chômage ou croissance, mais sécurité, services sociaux, autant de points négligés par l’analyse économique classique.  

A.L. Chez les économistes, ce n’est pas bien vu de parler de ces sujets, autrement que pour rappeler l’utilité économique de l’immigration. Il y a des tabous idéologiques. Tout ce qui a des relents de préférences nationales ou communautaires, est considéré comme moralement condamnable. Du coup, on fait semblant de ne pas entendre lorsque c’est ce type de thème qui sous-tend le débat, ou alors on cherche à corriger ce qu’on voit comme des préjugés. Mais je pense qu’en science sociale, il faut essayer de faire abstraction de nos propres implicites moraux. Notre déontologie devrait être de ne pas faire la morale aux gens. 

L’Express

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