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Le candidat de La France Insoumise estime par ailleurs que seuls les débats permettent de faire «reculer des idées».

«Si jamais quelqu’un avait l’illusion que c’est en interdisant un meeting qu’on fait reculer des idées…» Invité vendredi matin de BFMTV/RMC, Jean-Luc Mélenchon a bien fait comprendre qu’il ne compterait pas parmi ceux qui demandent l’interdiction des meetings d’Éric Zemmour. Certains à gauche tentent l’opération, à l’image de Stéphane Troussel, le président PS de Seine-Saint-Denis. Ce dernier a lancé jeudi une pétition pour empêcher le grand rassemblement du candidat nationaliste prévu dans son département, dimanche, au Parc des expositions de Villepinte

L’Insoumis ne partage pas la méthode du socialiste. «Il a tort», a-t-il tranché. «Ce n’est pas juste parce que le principe de la démocratie même, c’est d’écouter aussi ce qui nous déplaît. Si on écoute que ce qui nous plaît, tout le monde est du même avis, ça ne sert plus à rien», a voulu souligner le candidat. Pour faire face à Éric Zemmour, l’Insoumis défend toujours le débat, comme il s’y était lui-même employé fin septembre. «Quand on est un démocrate, il n’y a pas cinquante recettes. Il faut discuter, il faut débattre», s’était-il défendu début novembre sur RTL, alors que beaucoup à gauche l’ont accusé d’avoir mis le futur candidat sous les projecteurs médiatiques.

Tout le monde ne partage cependant pas la même position au sein de la maison Insoumise. Sur Twitter, la députée LFI, Clémentine Autain, a même défendu… l’exact opposé de son chef de file. «Je m’oppose fermement à la tenue du meeting de Zemmour au Parc des expositions. Sa venue dans notre département, qu’il qualifie d”enclave étrangère’ est une provocation», a-t-elle jugé. Dans un communiqué, elle indique d’ailleurs s’être «adressée (ce vendredi) au groupe Viparis” (propriétaire du site, ndlr) pour demander l’annulation de cette réunion publique».

Mélenchon a «changé de pied»

Jean-Luc Mélenchon, engagé dans une troisième course à l’Élysée, assume d’ailleurs d’avoir lui-même «changé de pied» sur cette stratégie. «Je voudrais rappeler que pendant des années, nous avons pratiqué ce que M. Cambadélis (alors député PS, NDLR) appelait le harcèlement démocratique. Dès que M. Le Pen arrivait quelque part, on arrivait avec nos pancartes et on faisait obstacle», a-t-il raconté vendredi matin. «Ça a donné le résultat magnifique que vous savez : Mme Le Pen est au second tour, et M. Cambadélis a disparu.» En 1996, Jean-Luc Mélenchon faisait d’ailleurs partie des signataires qui avaient réclamé l’interdiction du Front national dans Charlie Hebdo.

«Ça n’a servi à rien», reconnaissait-il début novembre. «Donc puisque ça ne sert à rien, on essaie de convaincre. Les contacts que j’ai eus avec Mme Le Pen ont eu un grand impact. Je suis prêt à tout moment à recommencer à discuter avec M. Zemmour et Mme Le Pen», avait-il d’ailleurs affirmé à l’antenne.

(…) Le Figaro

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