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Le conseil scolaire de Toronto (Canada) rejette l’événement du club de lecture Marie Henein : « Le TDSB ne voulait pas approuver ce club de lecture et y faire participer les élèves » (MàJ)

TDSB : Conseil scolaire du district de Toronto

24/11/2021

Des écoles canadiennes ont-elles annulé une rencontre avec Nadia Murad, victime de Daech, pour ne pas favoriser l’islamophobie ?

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A l’origine de cette information, on trouve un article publié le 12 novembre par le journal canadien Globe and Mail. Le quotidien indique que le Conseil scolaire de Toronto (TDSB) a refusé de faire la promotion de deux évènements organisés par un club de lecture destiné à des adolescentes, auxquelles devaient participer les autrices Nadia Murad, militante yézidie des droits humains et Prix Nobel de la Paix 2018, et l’avocate pénaliste canadienne Marie Henein. Selon le témoignage de Tanya Lee, l’organisatrice de ce club de lecture destiné aux filles de milieux défavorisés, la surintendante du TDSB, Helen Fisher, a motivé son refus par le fait qu’elle estime que l’autobiographie de Nadia Murad (The Last Girl : My Story of Captivity, and My Fight Against the Islamic State) pourrait favoriser l’islamophobie, et que l’invitation de l’avocate Marie Henein, qui a défendu l’animateur de radio Jian Ghomeshi, accusé d’agression sexuelle (et acquitté en 2016), serait «difficile à expliquer à des jeunes filles». Alors que Tanya Lee a voulu lui rappeler que Nadia Murad a été victime du groupe terroriste Etat islamique, qui «n’a rien à voir avec les musulmans normaux», la surintendante lui aurait envoyé une copie de la politique du conseil scolaire sur la sélection de matériel de lecture adapté aux adolescents.

Le club de lecture maintenu malgré l’absence de soutien du conseil scolaire de Toronto

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En revanche, le Conseil scolaire de Toronto, et donc ses élèves, n’a donc pas pris part au club de lecture avec l’avocate Marie Henein. «Le TDSB ne voulait pas approuver ce club de lecture et y faire participer les élèves», regrette Tanya Lee. Le travail de l’organisatrice consiste à approcher les écoles de Toronto, situées dans des zones où les élèves sont issus de familles défavorisées, pour leur proposer de participer à son club de lecture. En temps normal, le Conseil scolaire de Toronto intervenait alors pour «faire la promotion des livres et du club de lecture auprès de tous leurs élèves» et fournissait des exemplaires aux élèves intéressés «4 à 6 semaines avant le club de lecture», pour qu’ils soient lus avec les enseignants et directeur d’établissement, raconte l’animatrice. En raison de la crise sanitaire, les évènements en présence de l’auteur qui avaient lieu à la bibliothèque, ne se font désormais que via la plateforme de visioconférence Zoom.

Excuses du conseil scolaire de Toronto

Contactée par CheckNews, la surintendante Helen Fisher, mise en cause par Tanya Lee dans l’article du Globe and Mail, n’a pas répondu à nos sollicitations. Après la publication de l’article du quotidien de Toronto, Colleen Russell-Rawlins, la directrice des services éducatifs du TDSB, a publié un communiqué où elle reconnaît qu’«une opinion qui ne reflétait pas la position du Conseil scolaire de Toronto a été partagée avec l’organisatrice du club de lecture». Elle précise que l’avis de Helen Fisher avait été communiqué à Tanya Lee «avant que le personnel n’ait eu l’occasion de lire les livres – ce qui est fait systématiquement avant de les donner aux élèves. Le personnel est en train de lire les deux livres». Le Conseil scolaire de Toronto n’exclut donc pas de faire la promotion du livre de Nadia Murad auprès des élèves. La directrice des services éducatifs a également présenté ses excuses aux deux autrices «qui ont toutes deux des histoires fortes à raconter et dont les élèves pourraient apprendre beaucoup».

Libération


16/11/2021

La surintendante, Helen Fisher, lui a également dit que les étudiants ne participeraient pas à un événement du club de lecture prévu en février avec Nadia Murad, lauréate du prix Nobel et militante, a déclaré Mme Lee. Elle a dit qu’on lui avait dit que le livre de Mme Murad, La dernière fille : mon histoire de captivité et mon combat contre l’État islamique , favoriserait l’islamophobie.

Après cette conversation, Mme Lee a déclaré qu’elle avait envoyé un e-mail à Mme Fisher contenant des informations sur l’État islamique de la BBC et de CNN.

“C’est ce que signifie l’État islamique”, a écrit Mme Lee au surintendant. « C’est une organisation terroriste. Cela n’a rien à voir avec les musulmans ordinaires. Le TDSB devrait être conscient de la différence.

Le lendemain, a déclaré Mme Lee, Mme Fisher lui a envoyé une copie de la politique du conseil sur la sélection de matériel de lecture équitable, culturellement pertinent et adapté.

The Globe and Mail


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