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L’UE s’apprête à élargir ses sanctions contre la Biélorussie, accusée d’orchestrer un afflux de migrants aux portes de l’Europe. Depuis l’été, des facilités sont accordées aux ressortissants de divers pays du Proche-Orient pour rejoindre Minsk. Des facilités chèrement monnayées. Ils ont emprunté plusieurs milliers d’euros pour ce périple, acheté tout compris visa, billet d’avion, hôtel… À Beyrouth, RFI a assisté à l’un de ces trajets mardi dernier.

À l’aéroport de Beyrouth, le vol pour Minsk opéré par la compagnie biélorusse Belavia s’affiche sur les écrans de départs. Et dans le hall, des jeunes hommes attendent, font les cent pas, se prennent en photo. Signe distinctif, ils n’ont pas de valises, juste un petit sac à dos et une grosse veste, celle qui va leur servir pour affronter le froid en Biélorussie.

Quand on les approche, beaucoup ont cette réaction instinctive : dire qu’ils partent à Minsk faire du tourisme, « voir le froid », glisse un jeune homme. Mais la voix est inquiète et les propos ne sont pas crédibles : la plupart de ces voyageurs sont des Syriens réfugiés au Liban.

Chez certains, la langue se délie : Minsk, bien sûr, n’est pas la destination finale. Le but, c’est de parvenir en Allemagne. Inutile d’évoquer le danger ou l’instrumentalisation des migrants par la Biélorussie ; les jeunes passagers sont déterminés. Ce qui compte, c’est qu’une porte soit ouverte pour partir.

Ils ont emprunté plusieurs milliers d’euros pour ce périple, acheté tout compris visa, billet d’avion, hôtel… Une fois arrivés, il y aura les passeurs. Un trafic juteux pour tout un cercle d’intermédiaires et de voyagistes. Il y a désormais deux vols directs chaque semaine pour Minsk depuis Beyrouth. Mais d’autres s’engouffrent dans la brèche ouverte par la Biélorussie, en transitant par Istanbul ou Dubaï.

RFI

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