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Pour aller voir leur fils en prison, certaines mères de familles franciliennes doivent souvent faire des heures de trajet pour quelques minutes de parloir. Face à une desserte en transports en commun qui laisse à désirer, l’association Tendre la Main 78 se bat pour que les familles ne soient plus les dommages collatéraux de l’incarcération. Basée aux Mureaux, la structure propose depuis 2014 des taxi-parloirs pour accompagner les familles de détenus jusqu’aux établissements pénitentiaires.

Financée par la Préfecture des Yvelines et la Fondation RATP, l’association qui compte quatre services civiques et une vingtaine de bénévoles, dessert les maisons d’arrêt de Bois d’Arcy, de Fleury-Mérogis ou encore le Centre de détention de Val-de-Reuil. « Quand on voit toutes ces mamans qui sont pour la plupart mères au foyer, qui n’ont jamais travaillé, prendre des trains, des bus et marcher des kilomètres pour voir leurs enfants, on les croirait poussées par une force surnaturelle », lâche Oumar Ba (NDR : le fondateur de l’association), qui peine à convaincre les politiques et la société de transports publics Kéolis d’améliorer l’accessibilité des établissements pénitentiaires

Dans le taxi-parloir devenu déversoir des confidences, Touima raconte en arabe  qu’elle vient ici trois fois par semaine depuis trois ans, que son fils est en détention provisoire et qu’il sera jugé « pour le décès de sa compagne après une dispute conjugale ». Pour préparer la défense, toute la famille s’est déjà cotisée pour payer les 12 500 euros de frais d’avocat. « Nos vies ont basculé en quelques secondes. Mais je continuerai à aller le voir jusqu’à la fin. C’est normal, je suis sa mère », lâche Touima. Fatima renchérit : « Les hommes ne veulent pas se casser la tête, et puis, ils ne les ont pas portés. Pour nous, les mères, c’est viscéral. Quoi qu’ils aient fait, on ne les abandonnera jamais ».

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