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FIGAROVOX/TRIBUNE – Alors que le procès des attentats du 13 novembre s’est ouvert le 8 septembre, l’essayiste Céline Pina rappelle qu’il ne faut ne pas confondre justice avec vengeance et que l’enjeu est de nommer l’idéologie des accusés.

Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).

Le procès des attentats du 13 novembre est un évènement historique aux enjeux énormes et dont le gigantisme est le premier défi. Évitera-t-on l’éparpillement et la perte de sens qui découle de l’accumulation des questions comme des attentes des parties civiles ? À écouter les commentaires sur les chaînes d’infos, ce n’est pas gagné. Que la compassion pour les victimes soit mise en avant est logique eu égard à l’ampleur du massacre, mais celle-ci est parfois utilisée pour éviter les questions qui fâchent et qui inscrivent ces attentats dans un contexte plus large. Le rôle de l’idéologie politico-religieuse qui alimente le terrorisme, l’islamisme, n’est pas toujours évoqué frontalement, pas plus le fait que son influence, loin de reculer, ne cesse de s’étendre en France et de par le monde.

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Il s’agit certes de juger des actes monstrueux, mais aussi d’ouvrir les yeux sur une barbarie qui est trop souvent niée, alors que jamais les violences, sur notre sol ou ailleurs dans le monde, n’ont cessé. Il y a deux jours, c’est un jeune tchétchène radicalisé, profil similaire à l’égorgeur de Samuel Paty qui a été arrêté et remis en liberté alors qu’il avait commencé à organiser un attentat contre Mila. Manifestement le procès Charlie qui a pourtant eu lieu l’an dernier n’a toujours pas dessillé les yeux de nos institutions.

La provocation est l’arme de ceux qui sont limités dans leurs moyens d’action et n’ont rien à perdre. C’est la vanité du perdant.Céline Pina

Difficile à gérer, ce procès dont il ne faut pas attendre trop de choses a toutefois un mérite, celui d’exister. Certes la première journée s’est révélée éprouvante pour les victimes et les incessantes provocations de Salah Abdeslam pouvaient paraître insupportables, mais ce sont des rodomontades de vaincu qui refuse d’ouvrir les yeux sur le sordide de ce qu’il est et de ce que sera son avenir. 

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L’article dans son intégralité sur Le Figaro

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