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Pour s’imposer en premier opposant à Emmanuel Macron en 2022, de nombreux candidats s’en prennent au droit européen et veulent réviser la Constitution selon Franck Johannès, journaliste au Monde.

 «Je n’ai pas d’adversaire dans le camp de ceux qui croient en la France, de Montebourg à Zemmour», a tweeté Marine Le Pen, le 21 septembre. Peut-être pas d’adversaires, mais beaucoup de concurrents. Tous les candidats de droite et d’extrême droite à l’Elysée, d’Eric Zemmour à Xavier Bertrand – et jusqu’à l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg –, se disent prêts à suspendre des garanties de l’Etat de droit au nom de « la souveraineté nationale » et de la lutte contre l’immigration. Tous dénoncent entre autres « la politique de soumission à Bruxelles » (Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France) et appellent de leurs vœux « un bouclier constitutionnel » pour « retrouver notre liberté de manœuvre » (Michel Barnier, Les Républicains, LR).

Derrière la dénonciation du droit européen, c’est en réalité la Constitution française qui est visée, et son premier gardien, le Conseil constitutionnel. « Je veux souligner que, parmi les cibles privilégiées des adversaires de l’Etat de droit, figurent partout au premier rang les cours constitutionnelles, a admis lundi 4 octobre Laurent Fabius, le président du Conseil, lors de ‘ la Nuit du droit’ organisée par l’institution. Là où elles remplissent leur rôle, ces cours sont les garantes du respect de l’Etat de droit. C’est même leur raison d’être. » Et elles n’ont sans doute jamais été aussi menacées.

Les candidats à la présidence sont cependant suffisamment avertis pour savoir qu’un référendum sur l’immigration heurterait de front les principes fondamentaux du droit français et entraînerait des conséquences juridiques difficilement surmontables. Cependant, « l’affaiblissement, la déstructuration des partis politiques ne leur permet plus de faire respecter un certain nombre de principes, observe le chercheur en sciences politiques Olivier Rouquan. Certains ont bien à l’esprit qu’ils ne pourront pas réaliser ce type de promesses, c’est du déclaratif, pour rester dans la course. Cela fera des dégâts dans la confiance en la politique, mais on en est là, chez Les Républicains ». […]

Le Monde

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