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Marie Lausch et Mathias Dymarski sont morts au Bataclan, à l’âge de 23 et 22 ans, le 13 novembre 2015. Depuis plus de cinq ans, à Metz, leurs parents et amis font vivre la mémoire du jeune couple au travers de moments festifs et solidaires. Au procès des attentats qui s’ouvre le 8 septembre à Paris, ils veulent « soutenir les jeunes qui ont survécu ».

Nous sommes comme des funambules. Si on regarde devant, on avance pas à pas. Si on se retourne, on tombe. ​Attablé place Jeanne-d’Arc, à Metz (Moselle), Jean-François Dymarski a le regard clair de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Lui et sa femme ont déjà tout perdu. Leur fils unique, Mathias, fauché à 22 ans par les terroristes du Bataclan, ce soir du 13 novembre 2015, est mort aux côtés de sa moitié, Marie Lausch, 23 ans, elle aussi enfant unique.

(…) Assis à côté de Jean-François, Marc Dubois, un des amis de Mathias, a encore du mal à taire sa colère. Avec Mathias et Marie, ce drame nous a touchés de près. Mais tout le monde aurait pu le vivre de très près. Ces attentats, c’est de la violence aveugle​, lâche-t-il, les dents serrées. Durant des mois, familles et amis ont tourné en boucle des questions sans réponses. Pourquoi une telle tuerie ? Au nom de quoi ou de qui ? Pendant longtemps, j’ai cherché des réponses. J’ai lu des livres. Je suis même allé visiter le Bataclan. Pourquoi y suis-je allé ? Aujourd’hui, je ne cherche plus de réponses. De telles horreurs, ça ne peut pas se justifier​, souffle le père de Mathias qui s’interrompt quelques instants. Les larmes montent. « Mathias m’avait dit un jour : “Rien ne sert de perdre son temps avec les imbéciles. Y’a tellement de gens bien”… ​Il avait raison. »

Aujourd’hui encore, Jean-François Dymarski et sa femme Graziella s’accrochent aux paroles de leur fils. « Notre peine est là, dit-il en frappant sa poitrine. ​Elle reste là. » Ils estiment, bien sûr, que le procès est une étape nécessaire. « On ira. Surtout pour soutenir les jeunes, ceux qui ont survécu. » ​Pour le reste… « Ce que j’attends du procès ? Franchement, je n’en sais rien », admet Jean-François. « ​Il faudra que les peines, bien sûr, soient à la hauteur du désastre causé par la perte de nos enfants. Mais ce procès ne nous les rendra pas. Aujourd’hui, ce n’est pas notre première préoccupation », précise Maurice Lausch, le père de Marie.

(…) Ouest-France

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