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"L’immigration incontrôlée peut disloquer un pays": ce que propose Valérie Pécresse

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Pensez-vous que l’immigration sera au cœur de la prochaine présidentielle ?
Je crois qu’une immigration incontrôlée et une intégration ratée peuvent disloquer un pays. On a besoin de reprendre le contrôle. D’abord en stoppant l’immigration actuelle, puis en remettant à plat toute notre politique d’intégration. La réalité, c’est qu’aujourd’hui, toutes nos procédures d’entrée sur le territoire sont détournées.

Que proposez-vous ?
Il faut mieux contrôler les frontières et éloigner les clandestins. Confrontées à une pression migratoire extrêmement forte, les autorités italiennes sont tentées de baisser les bras. Il faut aider nos voisins à renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’Europe, en mer et à Lampedusa. Pour cela, je propose une transmission des fichiers de tous les clandestins, avec relevés d’empreintes digitales, qui permettraient de s’assurer qu’on n’a pas affaire à des personnes dangereuses ou déjà connues des services.

Encore faut-il que l’Italie accepte une telle démarche ?
Eh bien, il faudra peser de tout notre poids pour que les pays frontaliers de l’Europe – Italie, Espagne et Grèce – jouent ce rôle qui est essentiel !

Faut-il également “simplifier” les modalités de retour des migrants dans leur pays ?
C’est une évidence. La directive européenne Retour, qui existe depuis dix ans, doit être révisée. Elle dispose que les États membres « invitent » les étrangers en situation irrégulière à quitter leur territoire dans un délai d’un mois. Ce n’est pas satisfaisant. Les États doivent être en droit de renvoyer sans délai les clandestins dans leur pays d’origine. On n’a pas construit l’Europe pour qu’elle soit ouverte à tous les vents ! [silence] Je vous rappelle que le terroriste qui a commis l’ignoble attentat de la basilique de Nice, à l’automne dernier, était arrivé par l’Italie. Il était sous le coup de la directive Retour et disposait donc de trente jours pour quitter le pays. Pendant cette période, il a franchi la frontière franco-italienne et a commis cette horreur.

Comment concilier cela avec la tradition d’une France terre d’accueil ?
Je suis fière que la France accueille les personnes qui sont persécutées. Mais notre politique est totalement détournée. En 2019, nous avions 135 000 demandeurs d’asile enregistrés. L’immense majorité de ceux qui sont déboutés reste sur notre territoire : seulement 5 % sont effectivement éloignés.

Que faudrait-il faire ?
La loi française doit poser pour principe que les demandeurs d’asile sont tenus de déposer leur demande dans nos consulats ou dans nos ambassades, avant de rentrer sur notre territoire.

N’est-ce pas difficile à concevoir pour ceux qui sont persécutés dans leur propre pays ?
La plupart des demandeurs d’asile passent par des pays tiers avant d’arriver. Dans ceux-là, ils ne courent aucun risque !

Et quand ils arrivent en France ?
Leur demande doit être examinée à la frontière, comme cela se fait à Menton et Roissy, selon une procédure accélérée. Les requêtes manifestement infondées doivent pouvoir être rejetées immédiatement par le ministère de l’Intérieur. Par ailleurs, les demandeurs d’asile doivent être assignés à résidence dans des lieux précis proches de la frontière.

Quid des demandeurs d’asile déboutés ?
Ils doivent savoir que, quoi qu’il arrive, ils ne seront pas régularisés. Quand on est débouté, on rentre chez soi.

Quelle est votre position sur les mineurs non accompagnés ?
Leur nombre a explosé : ils sont 40 000 aujourd’hui. Pour la très grande majorité d’entre eux, ils sont victimes de réseaux mafieux qui les acheminent jusqu’en France pour, ensuite, les pousser à rembourser d’une manière ou d’une autre – par le crime organisé, la prostitution, les cambriolages. On doit avoir un vrai partenariat avec leurs pays d’origine pour les aider à retrouver leurs parents. Veiller sur eux, ce n’est pas leur donner un titre de séjour : en les acceptant à bras ouverts sur notre territoire, on les livre à des filières d’esclavagisme !

www.nicematin.com

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