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«La menace reste très significativement élevée» souffle en petit comité un chef du renseignement. En 18 mois, la France a été le théâtre de sept attentats islamistes, six en 2020 et le dernier, perpétré le 23 avril au commissariat de Rambouillet. «Un rythme assez soutenu», relève-t-on, sachant que cinq actions violentes ont été déjouées dans la même période.

Selon un dernier bilan, 7.768 radicalisés figurent encore au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), contre 10 000 à l’automne 2018. Une baisse assumée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), où l’on a préféré clôturer des dossiers pour « prioriser » les moyens sur les individus les plus dangereux. En prison, figurent encore 467 détenus impliqués dans des procédures terroristes et 703 prisonniers radicalisés. Au-delà des chiffres, l’hydre s’est métamorphosée.

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Six profils de djihadistes se dégagent 

Six profils de djihadistes se dégagent Les neuf derniers auteurs d’attentat étaient jusqu’alors tous inconnus des services. Après analyse, les experts ont dressé une nouvelle typologie. Parmi ceux affichant une « motivation profondément religieuse » figure le Pakistanais auteur de l’attaque au hachoir du 25 septembre 2020, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Devant les policiers, cet intégriste a assumé son geste en expliquant qu’on n’insulte pas le Prophète. Pour illustrer la « motivation plus politique », les praticiens de l’antiterrorisme citent l’attaque à la voiture-bélier de trois policiers à Colombes le 27 avril 2020. Muni d’une lettre d’allégeance à l’État islamique, l’auteur revendiquait quinze ans d’engagement pour la cause palestinienne. La catégorie des « profils ultraviolents, fascinés par une violence morbide », peut quant à elle être incarnée par la jeune terroriste de Béziers ou encore par Chérif Chekatt, qui avait tué cinq personnes au marché de Noël à Strasbourg, en décembre 2018. Pour le profil des « dépressifs », Jamel Gorchene, le tueur de Stéphanie Monfermé au commissariat de Rambouillet le 23 avril dernier, fait figure d’archétype. « Très mal dans sa peau en raison d’une crise existentielle, ce fils d’un musulman très rigoriste avait des inclinaisons homosexuelles non assumées, révèle une source informée. Ses proches ont tenté de l’exorciser au travers d’une roqya en Tunisie, où un mariage lui était promis avec une femme. » En proie à un « bouillonnement intérieur », il est passé à l’attaque la veille ou l’avant-veille de son départ programmé. Outre les « cas psychiatriques avérés », comme Nathan Chiasson, schizophrène qui a tué une personne et blessé deux autres au cri d’«Allah akbar» le 3 janvier 2020 à Villejuif, l’antiterrorisme français se dit enfin « très préoccupé » par le « profil très jeune » de certains assaillants. Ce fut le cas de cet adolescent mosellan de 15 ans, interpellé en octobre par la DGSI, près de Metz.

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Le Figaro

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