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Avait-il tout vu venir?

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« J’appelle pseudomorphose historique, écrit Spengler, les cas dans lesquels une vieille culture étrangère couvre le sol avec une telle puissance qu’elle empêche une jeune culture de respirer… Au lieu de l’élan en hauteur, seule la sève de la haine nourrit des branches gigantesques contre la force lointaine. Tel est le cas de la culture arabe. »

Spengler range la culture arabe ou « magique » au rang des huit hautes culturesqu’il passe en revue, avec entre autres « la faustienne » (Occident depuis l’an 1000) ou « l’apollinienne » (antiquité gréco-romaine)… La culture arabo-magique englobe selon lui toutes les religions du paysage araméen, y compris le judaïsme et le christianisme primitifs, et c’est pourquoi, dit-il, seul « un pieux musulman serait en mesure d’approcher un peu la mentalité de Jésus. » Dans ce « paysage araméen », Mahomet survient pour libérer la culture arabe enchaînée par la pseudomorphose et « cette délivrance de l’humanité magique est sans exemple dans l’Histoire… L’Islam doit être considéré comme le puritanisme du groupe total des religions magiques précédentes… C’est dans ce sens plus profond, et non pas seulement dans sa fureur guerrière, qu’est l’énigme de son fabuleux succès. » L’éminent essayiste Hichem Djaït estime, malgré des réserves, que la vision de Spengler « a le mérite d’expliquer bien des choses sur le renouvellement de l’Orient perso-arabo-araméen à la fin du premier millénaire avant J.C. […] et sur une continuité que l’Islam a vivifiée. »

Le « moi » n’existe pas en islam

L’éclairage de Spengler, révèle la parenté intérieure de l’Islam et du protestantisme anglo-saxon : « Le Paradis perdu » de Milton, mainte sourate du Coran, … – tout cela est une seule et même chose : l’enthousiasme d’un esprit terre à terre, l’ardeur froide, la mystique desséchée, l’extase pédante. La doctrine de l’Islam avec son rationalisme dur, est aussi triste et fielleuse que celle du catéchisme de Westminster en 1643. » On en trouve maintes illustrations chez les romanciers victoriens, tel ce savoureux dialogue qui ouvre Le Moulin sur la Floss de George Eliott au cours duquel Bessy apostrophe son mari : « Ces beaux draps de Hollande, je me repentirais de les avoir achetés, si ce n’était qu’ils doivent servir à envelopper nos corps. Si vous deviez mourir demain, Monsieur Tulliver, ils sont supérieurement calandrés et tout prêts, avec une odeur de lavande que ce serait un plaisir de s’en servir. » Ce souci du linceul, entretenu par les mères dans les foyers les plus modestes ou les moins pratiquants ne surprendra pas quiconque a grandi dans une famille musulmane. 

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