Des inscriptions symboliques taguées à la peinture noire sur le fronton d’une école symbolique. Une étoile de David barrée, « Mort à Israël », « Ecole de kouffar » – «mécréant» en arabe. Voilà ce qu’ont pu lire les étudiants de Sciences-Po Paris sur la façade de l’établissement en allant en cours lundi 12 avril au matin.
[…]«C’était juste pour troller un peu, explique-t-il devant les enquêteurs. J’ai fait un pari avec un pote, pour faire un truc qui allait faire du bruit.»
Esteban R., auteur présumé des tags, qui comparaît notamment pour dégradation et «injure publique envers un groupe de personne en raison de son appartenance à une religion» devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
[…]«L’absence du prévenu témoigne d’une lâcheté et d’une légèreté qui contrastent avec la gravité de ses propos», plaide Me Kaltoum Gachi, avocate du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, constitué partie civile. Elle y voit une «montée de la haine des juifs qui doit provoquer l’émoi de tous les républicains». «La démarche de taguer est très violente et nous fait revenir à une forme traditionnelle d’antisémitisme, qui s’est maintenant surtout déplacé sur les réseaux sociaux», abonde l’avocate de la Licra. «Ces mots tracés divisent, séparent et hérissent la société tout entière, reconnaît la procureure. C’est le lien social que ces personnes souhaitent briser.» Elle requiert cinq mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 500 euros. Décision le 7 juillet.
