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Peintre en lettres, l’appellation mérite des explications. Tristan Gesret investit un vieux métier qui était en voie de déshérence : il peint à la main les devantures des commerces. Une forme d’art qui embellit les centres-villes. (…)

« En France, dans les années 1970, l’apparition des imprimantes a ruiné le métier de peintre en lettres. L’usage des adhésifs s’est généralisé dans le décor des enseignes commerciales. En Angleterre, ce n’est pas le cas. Rien qu’à Londres, vous devez encore avoir une centaine de peintres en lettres », raconte le jeune homme, 31 ans maintenant. Une petite moustache genre années 30, la casquette qui va bien, des bretelles volontiers, cette tenue qui est devenue quotidienne colle parfaitement au décor dont il a revêtu un des pignons d’une maison de Grand-Champ.

C’était une commande de la commune pour l’accueil du championnat de France cycliste en 2020. Une fausse pub pour les rustines de vélo qui sent bon la France en noir et blanc (…) Depuis, « Les commandes tombent de partout. Tout le monde veut une nouvelle devanture, maintenant, tout de suite », raconte le peintre en lettres en réajustant sa casquette. Un petit sourire au coin des lèvres ne disant rien d’autre qu’il faudra laisser du temps au temps.

Le télégramme
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En vous baladant dans Lille, vous avez forcément déjà croisé le travail de Maks. Juste un P’tit Bout, Lazy Suzy, La Biche et le Renard ou encore Tika Lika, c’est Maxime, 33 ans, qui est derrière les belles enseignes de vos commerçants préférés. Ces lettres peintes à la main, sur les vitrines et devantures, sont une façon de s’affirmer, au milieu des enseignes lumineuses ou lettrages adhésifs.

Depuis 3 ans, Maxime est installé dans un des 6 ateliers d’artiste de Lasécu, à Fives. Après avoir débuté avec l’art mural, il a décidé, il y a une quinzaine d’années de se concentrer sur les lettres. Faute de trouver une formation qui lui corresponde, le jeune homme prend le large et passe un an en Asie et en Australie.

De retour en France, le Lillois s’installe à Saint-Malo. « C’est une ville de lettres, les enseignes ont été peintes à la main pour ne pas dénaturer la cité médiévale. » Il choisit de se lancer en tant que peintre en lettres, malgré les avertissements d’un ancien du métier. « Il m’a dit que j’étais fou car il n’y avait pas de travail dans cette branche. Mais plutôt que de me décourager, ça m’a poussé à continuer. »

Pour rendre ses « lettres de noblesse » à son métier, Maxime n’a de cesse de s’inspirer de ce qui se fait de mieux dans le domaine. « A Paris, au Royaume-Uni, aux USA… Je consulte aussi les archives du patrimoine français pour me remémorer comment c’était fait avant. » Avec son armée de pinceaux, ses couleurs et ses idées en tête, le peintre en lettres met un point d’honneur à ne sélectionner que des chantiers qui lui correspondent.

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