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Treize prévenus, dix hommes et trois femmes, doivent être jugés le 3 juin devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Athées, musulmans ou catholiques, ils ont évoqué devant les enquêteurs des réactions « à chaud » et un effet d’entraînement.

Sur le coup, Meven B. n’a pas compris pourquoi les gendarmes sont venus l’interpeller chez lui, le 9 février à l’aube. A 24 ans, il est intérimaire dans la restauration, près de Nantes. Pour le plaisir, il rappe, sous le pseudo de Myrin, avec une audience modeste : dix abonnés sur sa chaîne YouTube. Aux enquêteurs, le jeune homme a expliqué ne pas être un habitué des ennuis judiciaires. Certes, il a eu « une fois, une histoire d’alcoolémie » et une vieille « histoire de tags », quand il était mineur. En 2018, il y a bien eu cette « embrouille » avec sa sœur ; il l’avait insultée par SMS, elle avait déposé une plainte. Dans les souvenirs de Meven B., ça s’était terminé par « un rappel à la loi ». Mais, « depuis avec ma sœur, cela va bien », précise-t-il. A part ça, donc, rien à signaler.

En garde à vue, ce 9 février, les adjudants de la section de recherche de Nantes égrènent les questions et en viennent aux faits. « Qu’évoque pour vous le prénom Mila ? » Ils lui lisent le message qu’il avait publié, depuis son compte Twitter, le 15 novembre 2020 : « Bon. enculer là fort qu’on en parle plus. mettez un coup de machette de ma part a cette grosse pute de #MILA ». Meven B. ne nie pas en être l’auteur. Mais il ne comprend toujours pas ce qu’on lui veut. Ce message, il l’avait oublié depuis longtemps. « C’était du passé. Le lendemain de ce commentaire, pour moi, c’était déjà terminé, d’où ma stupéfaction ce matin lorsque vous êtes venus chez mes parents. »

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