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Transport, main-d’œuvre et règlements de comptes, l’économie du trafic de drogue se professionnalise de plus en plus avec des métiers bien séparés : transporteurs, dealers… et tueurs à gages.

Le trafic de drogue génère en Ile-de-France et plus largement dans tout l’hexagone des profits estimés entre trois et six milliards d’euros par an. Avec de tels chiffres, les enjeux sont si importants que les trafiquants de drogue utilisent les mêmes méthodes que les acteurs de l’économie légale pour gérer leurs affaires et améliorer leurs performances. La direction centrale de la police judiciaire a estimé en début d’année qu’en 2020, la sous-traitance est devenue plus qu’une tendance avec la constitution de « filières » et de « métiers spécialisés » dans les activités criminelles, liées au narco-banditisme.

« Les groupes compartimentent et délèguent toujours plus leurs activités, précise un commissaire de police judiciaire. Les narcotrafiquants s’organisent de mieux en mieux dans le transport de stupéfiants, la revente de la marchandise ou encore l’élimination physique de leurs concurrents ». En 2020 en France, les enquêteurs de la police et des douanes ont saisi quatre-vingt-seize tonnes de cannabis et un peu plus de treize tonnes de cocaïne, ce qui ne représente que dix pour cent de ce qui arrive à destination.

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Des équipes de dealers du 93 renforcent les groupes locaux en province

Sur les points de deals, le recrutement de vendeurs ou de guetteurs extérieurs à leur « territoire » est désormais monnaie courante. A Sète, par exemple des familles ont fait appel à des revendeurs de Saint-Denis (Seine-de-Saint-Denis) et d’autres clans à des Marseillais. Le but est de renforcer leurs équipes sur les points de deals et de contrôler davantage leurs territoires. « C’est aussi simple que ça, remarque un policier spécialisé, les trafiquants manquent parfois de mains d’œuvre. A Toulouse (Haute-Garonne), des dealers de Seine-Saint-Denis ont été recrutés par les narcotrafiquants du quartier des Izards pour compenser la désertion des guetteurs qui avaient peur de se faire tuer lors des règlements de comptes ». Ce personnel est recruté au gré des alliances entre clans mais aussi par le biais des réseaux sociaux. Ces recrues intérimaires sont rémunérées à la semaine ou au mois et hébergées dans des hôtels ou appartements de location.

Augmentation de l’emploi des tueurs à gages

(…) « Les tueurs professionnels tendent des guets-apens qui sont minutieusement préparés. Ils utilisent des balises qu’ils placent sous la voiture des victimes, des armes dédiées, telles que le fusil kalachnikov, aux projectiles ravageurs qui découpent littéralement les cibles en morceau », explique un enquêteur de PJ.

(…) Le Parisien

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