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La gauche pèse entre 25 % et 30 %. En conséquence, une candidature unique a une chance (non une certitude) de parvenir au second tour ; deux, trois ou quatre seront en revanche mathématiquement éliminées. Simple. Basique. Dès lors, toute gauche mue par la rationalité et l’intelligence collective devrait tout faire pour n’avoir qu’un candidat. Et ne débattre que des modalités d’y parvenir : primaires ouvertes, tirage au sort, ticket président-Premier ministre, conclave jusqu’à la fumée blanche, que sais-je encore.

En discutent-ils ?

Non.

Tout est fait pour évacuer le sujet et le délégitimer. L’un théorise que lorsque la gauche a gagné, elle s’était toujours présentée avec plusieurs candidats au premier tour. C’est vrai mais c’est oublié qu’en ces temps là, elle obtenait plus de 40 % des voix au premier tour, pas 25. L’autre se dit «défavorable» aux primaires sans que l’on sache pourquoi et privilégie son calendrier individuel. Le troisième refuse une «union au rabais», la disqualifiant avant même de l’envisager. Arguties, enfumage, jugements péremptoires sont convoqués pour ne pas aborder l’essentiel : comment aboutir à une candidature unique dans une élection qui n’autorise pas autre chose ?

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Samuel Jequier est consultant spécialisé en analyse de l’opinion publique. Il est ancien membre des cabinets de Martine Aubry (1997-200) et Bertrand Delanoë (2001-2005), et a participé à la campagne Hamon en 2017.

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