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Les black blocs qualifient la CGT de “fachos”. La dernière manifestation d’un procédé argumentatif très apprécié à gauche.

La scène est tellement caricaturale que, si ce n’était grave, on en sourirait. Ce 1er mai, des black blocs s’en prennent à la CGT, place de la Nation, à Paris. “Vous êtes des fascistes”, lance une voix venue des rangs syndicaux. Réplique des hommes en noir : “C’est vous les fachos !” Dans d’autre vidéos, on entend les agitateurs d’ultragauche traiter les militants du syndicat de “collabos”. Parmi toutes les critiques possibles, choisir de faire des membres de la CGT, qui dédient souvent leur vie à la défense des salariés, les émules de Mussolini ou de Laval paraît a priori étonnant. Moins quand on connaît les vieux réflexes d’une partie de la gauche, que certains spécialistes font remonter jusqu’au stalinisme.  

L’idée, un rien simpliste ? Le sympathisant progressiste ayant en horreur les discriminations et la dictature, il suffirait, pour le convaincre, de démontrer que son adversaire est prêt à basculer vers la barbarie fasciste. Une alternative light consiste à affirmer que le rival est “de droite”. En 2010, au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), les partisans d’une alliance avec le Front de gauche avaient été très officiellement accusés de “dérive droitière”. Dans La Grande Confusion (éd. Textuel), publié en mars, l’universitaire Philippe Corcuff raconte “comment l’extrême droite gagne la bataille des idées” et renvoie dans le camp des méchants Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, Jean-Pierre Chevènement ou Claude Bartolone. Le raisonnement ? Si vous avez un jour dit la même chose qu’une personnalité de droite, alors vous en êtes proche.  

L’Express


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