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28/04/21


07/04/21

Ayaan Hirsi Ali est chargée de recherche à la Hoover Institution de l’université de Stanford, fondatrice de la fondation AHA et animatrice du podcast Ayaan Hirsi Ali. Son nouveau livre s’intitule Proie : Immigration, Islam, and the l’Érosion des Droits des Femmes.


La crise migratoire européenne de 2015 a-t-elle été suivie d’une recrudescence des crimes sexuels et du harcèlement sexuel ? C’est une question délicate ; une question que beaucoup de gens préféreraient ne pas voir posée, et encore avoir une réponse.

Mais du fait de cette réticence collective, la discussion autour de cette question a souvent été isolée à deux extrêmes. D’une part, il a été dominé par la droite populiste. En réponse aux agressions sexuelles de Cologne lors de la nuit de la Saint-Sylvestre 2015-16, par exemple, les partisans allemands d’Alternative für Deutschland ont fait des émeutes et appelé à des déportations massives. Pendant ce temps, à l’autre extrémité du spectre, la réponse de nombreux libéraux et progressistes européens a été celle des trois singes de la sagesse : “Ne pas voir le mal, ne pas entendre le mal, ne pas parler du mal”.

Mais pourquoi ce débat devrait-il se limiter à ces deux extrêmes ? Une bonne science sociale exige certainement que des recherches empiriques rigoureuses puissent être menées sur des phénomènes complexes, en particulier lorsqu’ils sont controversés et politiquement sensibles. Après tout, ce n’est qu’à cette condition qu’ils peuvent être mieux compris et que les mesures de politique publique peuvent être formulées et ciblées de manière appropriée.

Lors de mes recherches pour mon nouveau livre Proie, j’ai été constamment frustrée par le manque de données fiables sur presque tous les aspects de la relation problématique entre migration de masse et violence sexuelle. Les statistiques étaient soit un enchevêtrement de définitions changeantes de l'”agression sexuelle”, soit – dans le cas d’un certain nombre de pays, dont la Suède – elles n’étaient pas disponibles du tout.

Cette situation a changé grâce au travail des spécialistes en sciences sociales Ardavan Khoshnood, Henrik Ohlsson, Jan Sundquist et Kristina Sundquist. Dans un récent numéro de la revue Forensic Sciences Research, ils ont publié un article intitulé “Swedish rape offenders“, dans lequel ils analysent les caractéristiques des individus âgés de 15 à 60 ans qui ont été condamnés pour “viol+” contre des femmes en Suède entre 2000 et 2015. Le terme “viol+” désigne ici à la fois les actes de viol et les tentatives de viol, y compris les cas aggravés.

Les chercheurs ont constaté qu’au cours de cette période, un total de 3 039 violeurs ont été condamnés pour viol+ contre une femme en Suède – dont la quasi-totalité (99,7 %) étaient des hommes. Selon les chercheurs, les violeurs nés en Suède et dont les parents sont nés en Suède représentaient 40,8 % des violeurs. Mais, fait frappant, près de la moitié des violeurs étaient nés hors de Suède (47,7 %). Parmi ces violeurs nés à l’étranger, 34,5 % étaient originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord, et 19,1 % du reste de l’Afrique. Par conséquent, en pourcentage de tous les auteurs condamnés, 16,4 % étaient des personnes nées à l’étranger originaires du Moyen-Orient/Afrique du Nord et 9,1 % étaient des personnes nées à l’étranger originaires d’Afrique (hors Afrique du Nord).

Dans quelle mesure s’agit-il d’une surreprésentation ? Sur la base des registres de population tenus par l’agence officielle Statistics Sweden (SCB), environ 20 % (19,7 %) de la population suédoise sont des personnes nées à l’étranger. Parmi les personnes condamnées pour viol et viols perpétrés, les personnes nées à l’étranger représentent 47,7% des condamnés – elles sont donc surreprésentées par un facteur de 2,4.

En outre, si l’on rassemble diverses statistiques, on constate que 565 902 personnes nées à l’étranger et vivant en Suède sont nées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ce qui représente 4,9 % de la population suédoise. Pourtant, 16,4 % des personnes condamnées pour viol ou tentative de viol sont des personnes nées à l’étranger et originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, soit une surreprésentation d’un facteur 3,3. Et ce chiffre s’élève à 4,7 si l’on considère tous les citoyens africains nés à l’étranger (à l’exception de l’Afrique du Nord).

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UnHeard

Étude statistique

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