Fdesouche

Avant de revêtir la tenue emblématique des “Song Girls” de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles (NDR : un des groupes de Cheerleaders / pom-pom girls le plus réputé du pays) et de découvrir comment son rêve allait se transformer en cauchemars, Josie Bullen ne s’inquiétait pas de son poids. Elle ne comptait pas les calories ni les régimes. Elle avait commencé la danse très jeune et était très consciente de son corps. Pour elle, la danse était la meilleure façon de s’exprimer dans la vie.

Bullen a passé une audition en octobre 2017. Seules 13 jeunes femmes ont été choisies pour l’équipe des “Song Girls” 2018 de l’USC. Elle faisait partie des rares élues. Tout était magique. Ce qu’elle ignorait était qu’elle venait de démarrer une des périodes les plus sombres de sa vie, et qu’elle serait hospitalisée un an plus tard pour troubles aigus de l’alimentation et ne danserait plus jamais.

Depuis leur création en 1967, les Song Girls incarnent l’image de l’université de Sud Californie, parcourant le monde avec leurs pompons emblématiques rouge et or, invités à d’innombrables événements sportifs, soirées de charités, rassemblements d’anciens élèves… projetant depuis plusieurs générations l’image de jeunes filles rayonnantes et saines partout où elles passent.

Bullen fait partie des 10 anciennes “Pom pom girls” à dénoncer les pratiques de ce groupe sportif. Trois d’entre-elles déclarent avoir de sérieux problèmes d’alimentation, l’une a même pensé à se suicider.

Elles reprochent à leur entraineur d’avoir surveillé leur apparence, de s’être immiscé dans l’image qu’elles pouvaient diffuser, allant bien au-delà des règles des équipes de danse traditionnelles. Le contrat des Song Girls obtenu par le LA Times stipulait que les membres de l’équipe devaient rester à moins 3 kg d’écart de leur poids d’audition, et tout changement à leur apparence devait être approuvé par Nelson elle-même.

Suite à ces déclarations, l’université elle-même a engagé un avocat afin d’identifier les violations potentielles de la politique de non-discrimination, anti-harcèlement et anti-représailles de l’université menés par l’entraîneur de l’époque Lori Nelson, elle-même ancien membre de l’équipe, qui n’hésitait pas à inciter les jeunes femmes a avoir un “look Sud-Californien”, ce qui, entre les lignes, signifiait pour ces jeunes filles se rapprocher d’un stéréotype d’une jeune femme “Blanche, mince, blonde, conservatrice et chrétienne”…

Los Angeles Times

Song Girls Aya Shimizu, à gauche, Lauren Dunn et Adrianna Robakowski posent en tenue de football derrière l'entraîneur Lori Nelson.
Lori Nelson, l’ex entraîneur des “Song Girls”, accusée d’avoir incité les jeunes filles à incarner l’esprit “sud Californien”

Fdesouche sur les réseaux sociaux