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Le décès d’Hamidi Bensouina, dans l’incendie qu’il avait provoqué dans sa cellule de la maison d’arrêt de Douai, en novembre 2020, interpelle sur la gestion des multirécidivistes atteints de troubles psychiatriques.

Si elle ne remet absolument pas en cause l’intervention des secours, ni le caractère intentionnel de l’incendie allumé par Hamidi Bensouina, sa famille s’étonne toutefois de la décision d’incarcérer cet homme hospitalisé en psychiatrie à plusieurs reprises et que l’administration pénitentiaire et les gardiens considéraient comme « perturbé psychologiquement » et « pas à sa place en prison ».

En 2003, à 32 ans, Hamidi Bensouina est mis sous tutelle en raison d’une « altération des facultés mentales ». Les psychiatres diagnostiquent « des troubles du comportement » mêlés à des « phénomènes hallucinatoires auditifs ». Au gré d’une trentaine de condamnations, sa vie est rythmée par des allers-retours entre l’hôpital psychiatrique et la prison, où les séjours sont toujours compliqués. Dès juin 2011, un constat d’incident rédigé par la directrice ajointe de la prison de Douai juge ainsi son état mental « très préoccupant », parle d’un détenu « ingérable en détention » et devenu « indésirable dans les structures psychiatriques ». « Nous peinons à trouver des réponses adaptées au comportement de l’intéressé », déplore l’administration.

« L’incompatibilité de son état mental avec le milieu carcéral et les risques causés par son état psychiatrique étaient connus depuis longtemps par le personnel de la prison de Douai, déplore l’avocat de la famille, Me Damien Legrand. Pourtant, il a été maintenu dans cette prison, où il n’a pas pu bénéficier de soins et d’une surveillance médicale adaptée… » La famille envisage désormais de se retourner contre l’Etat.

Le Parisien

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