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Mi-documentaire, mi-fiction, le film du dramaturge et cinéaste Milo Rau met en scène le premier Jésus noir et revisite la Passion à la lumière des migrants. Audacieux et passionnant. Le Camerounais Yvan Sagnet, militant pour l’emploi éthique des travailleurs agricoles dans le sud de l’Italie, est le premier Jésus noir du cinéma européen. Et cela va «au-delà de la religion.»

Jésus de Nazareth est un filon en or pour le cinéma. Près d’une centaine de films sur sa personne depuis 1898 (La vie et la passion de Jésus-Christ, de Georges Hatot). Toujours perçue par le prisme culturel occidental. Le cinéma ne pouvait plus en rester là. Que prêcherait Jésus au XXIe siècle ? Serait-il toujours d’apparence nordique ? Qui seraient ses apôtres ? Que signifie la passion aujourd’hui ? Retour aux origines de l’Evangile.

Avec la Bible comme outil de révolte. Le dramaturge et cinéaste suisse Milo Rau s’est emparé du sujet dans le décor où Pasolini et Mel Gibson ont tourné « leur passion », à Matera, au sud de l’Italie, célèbre pour ses habitats troglodytes et son paysage de tuf blanc, si semblable à celui de Jérusalem. Plus vieille cité habitée d’Europe avec 60.000 habitants, jadis honte de l’Italie avant d’être inscrite au patrimoine mondial de l’humanité en 1993. Matera, qui a récemment accueilli les tournages de Wonder woman et du dernier James Bond, Mourir peut attendre.  […]

Le Soir

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