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La Turquie s’est retirée du premier instrument contraignant au monde pour prévenir et combattre les violences faites aux femmes, selon un décret présidentiel publié ce vendredi 19 mars. Cette décision a aussitôt suscité les critiques du principal parti d’opposition, le CHP.

Après des mois de polémique, la Turquie est passée à l’acte, rapporte notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer. C’est par un décret publié au milieu de la nuit que Recep Tayyip Erdogan annonce retirer son pays de la « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique », plus connu sous le nom de convention d’Istanbul. Cette Convention, l’actuel président turc – à l’époque Premier ministre – en avait été le premier signataire en mai 2011. Elle oblige les gouvernements à adopter une législation réprimant les violences domestiques et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine. 

Juridiquement, la méthode est contestable. Un texte adopté par le Parlement turc ne peut pas, en principe, être annulé par le président. Mais l’enjeu, pour Tayyip Erdogan, est purement politique. L’an dernier, sous la pression de groupes religieux prêts à monnayer leur soutien pour le scrutin de 2023, des cadres du parti au pouvoir, l’AKP, avaient accusé le traité de nuire à la « structure de la famille turque ». Ils prétendaient que la convention, en bannissant les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, encourageait en fait l’homosexualité. Ses références à l’égalité étaient, selon eux, utilisées par la communauté LGBT pour être mieux acceptée dans la société. Ils soutenaient aussi que ce texte était l’une des causes de la hausse du nombre de divorces.

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RFI

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