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L’ensemble du conseil consultatif communautaire de l’organisation derrière l’événement London LGBTQ Pride a démissionné, invoquant «l’intimidation, le gaslighting et la marginalisation» des bénévoles – en particulier ceux qui sont noirs ou de couleur.

L’équipe de 10 volontaires a accusé Pride à Londres de ne pas avoir répondu aux allégations de racisme et d’intimidation dans une déclaration de démission publiée cet après-midi. Le CAB (Community Advisory Board) a demandé que toute la direction de l’organisation soit remplacée et que le bureau du maire de Londres enquête sur les allégations de racisme et d’intimidation.

Il a également conseillé aux personnes de couleur que si elles voulaient faire du bénévolat pour une organisation qui valorisait leur expérience vécue, agissait selon ses valeurs, protégeait les bénévoles marginalisés et adoptait la transparence, elles devraient «chercher ailleurs».

Le CAB (Community Advisory Board) estime que Pride in London a renoncé à son soutien à Black Lives Matter et à ses engagements à “écouter, défendre et défendre les personnes LGBT+ noires”.

Ceci est démontré par votre récente décision de rejeter la demande faite par des centaines de personnes de notre communauté suite au meurtre de George Floyd le 25 mai 2020. Nous pensons que vous n’avez pas réussi à centrer les expériences des Noirs et des personnes d’ascendance africaine dans votre prise de décision et votre consultation de la communauté, et que vous avez ignoré les preuves évidentes de l’expérience vécue fournies par le CAB et vos propres bénévoles noirs.

Dialogue de sourds

Inauguré en 2012, le conseil consultatif avait pour mission d’aiguiller les décisionnaires de l’association sur des questions d’inclusivité afin que la Marche des fiertés londonienne soit représentative au mieux de la communauté LGBTQI+. Sa démission advient peu après celle de Rhammel Afflick, l’ancien directeur des communications et l’un des bénévoles noirs les plus anciens de Pride in London. Dans sa lettre de démission, le conseil consultatif appelle à ce que de nouvelles personnes soient en charge de l’organisme mais aussi à ce qu’une enquête soit ouverte quant aux accusations de harcèlement.

“Dire que toute cette histoire a été épuisante est un euphémisme, déclare Ozzy Amir, porte-parole du conseil consultatif. Nous avons essayé pendant des années de travailler de manière constructive avec Pride in London pour amener un changement positif dans nos communautés. Mais à un certain point, il faut dire que trop, c’est trop. C’est démoralisant quand des leaders plus anciens ne tiennent pas compte des opinions et conseils de la communauté parce que ça ne correspond pas avec leur avis personnel”.

Une réponse encourageante

Face à ces démissions en masse, un porte-parole de Pride in London s’est exprimé. “Nous avons conscience que nous devons regagner la confiance des communautés noires et des personnes racisées, avance-t-il. Pour ce faire, nous allons passer totalement en revue nos processus et procédures au niveau décisionnaire afin d’amener un changement tangible et symbolique. Nous nous prononcerons davantage sur ces décisions au cours de la prochaine semaine”. Pour la piqûre de rappel, malgré la crise sanitaire encore vive, la future Marche des fiertés de Londres est prévue pour le 11 septembre 2021.

TÊTU / CAB / The Guardian

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