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8 mars, journée internationale des Droits des Femmes, l’occasion de revenir à l’une des racines du sexisme : l’éducation. Scolaire, familiale, sociétale. Chacune à leur manière, elles véhiculent des représentations, des stéréotypes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence tôt. “Les garçons sont plus forts en mathématiques que les filles“, “les petites filles préfèrent faire de la couture alors que les garçons jouent tous au foot” : ces deux exemples sont omniprésents dans la société. Et ils en annoncent d’autres.

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Vous l’observez peut-être en tant que parents, même si vous en êtes conscients et que vous sensibilisez vos enfants aux clichés, garçons et filles finiront peut-être tout de même à se répartir des rôles distincts et genrés, sous-entendus les garçons joueront avec des fusils en plastique tandis que les filles se dirigeront plus spontanément vers des poupées. C’est normal car être conscient, ça ne suffit pas : “Je sais que les parents n’aiment pas entendre cela, mais ils ne sont qu’une des influences potentielles des enfants. Et donc, quand toute la société est structurée de manière très genrée, avec des activités pour garçons et des activités pour les filles, ajoutez les médias, la publicité, sans compter les grands-parents qui passent par-derrière… Même si les parents sont très égalitaristes et s’ils y mettent du cœur, les influences vont beaucoup plus loin que la seule sphère familiale rapprochée“, observe Annalisa Casini.

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Gare au sexisme “bienveillant”

Par rapport aux représentations, Annalisa Casini, professeure de psychologie sociale et du travail à l’UCLouvain pointe un autre problème, celui du sexisme dit “bienveillant”, présent très souvent dans les manuels scolaires, mais aussi dans la société en général : “Le mot sexisme renvoie à quelque chose de très violent, les insultes, la violence physique. Or, il existe une forme de sexisme qu’on appelle bienveillant, qui est beaucoup plus sournoise et pratiquement invisible et qui consiste en toutes ces démarches qui tendent à dire aux femmes qu’elles devraient rester à leur place parce qu’elles sont fragiles, parce qu’elles sont petites. Le manuel scolaire qui propose des filles qui sont systématiquement à l’intérieur, ou qui sont accompagnées quand elles sont à l’extérieur parce que potentiellement pas capables de s’assumer toutes seules, c’est du sexisme bienveillant. Et c’est une arme extrêmement puissante du système patriarcal parce qu’elle est tout à fait invisible. C’est payer l’addition au restaurant, c’est tenir la porte parce qu’on a une femme devant soi. Ce sont ces formes-là qu’il faut arriver à déconstruire et de manière active.

RTBF

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