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03/03/21

« Va te faire en*****, sale PD. Va te faire b***** ! ». Des voix très juvéniles profèrent les pires horreurs dans ce message sonore adressé à Thomas (le prénom a été changé), collégien du 8e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône). A 13 ans, Thomas est victime de harcèlement scolaire depuis deux ans. L’équipe pédagogique de son établissement ne semble pas prendre la mesure de la situation, dénonce Lila V., sa mère, et Thomas a frôlé le pire à deux reprises.

Alors que trois élèves de 13 ans ont été mis en examen pour harcèlement en début d’année après le suicide d’Evaëlle en 2019, dans le Val-d’Oise, Thomas a déposé plainte début février contre deux de ses camarades d’école, notamment pour « menaces de violences et propos homophobes ». Et contre la directrice de l’établissement pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire et la Défenseure des droits s’est saisie du dossier.

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Thomas n’est pas un enfant comme les autres. L’adolescent souffre de dispraxie, dysgraphie et d’un trouble déficitaire de l’attention. Un handicap moteur et des troubles de l’apprentissage peut-être amplifiés par les brimades répétées de l’un de ses camarades de primaire qui déjà lui infligeait claques et insultes. Pour suivre ses cours, Thomas doit être accompagné d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) et a besoin d’un ordinateur. Ses troubles le rendent particulièrement anxieux et peu assuré dans sa vie quotidienne.

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La mère de famille adresse une plainte au procureur de la République de Marseille contre deux des enfants harceleurs et le collège finit par changer Thomas de classe en décembre. La situation semble s’apaiser. Mais à la rentrée 2020, l’ado s’aperçoit que l’un des garçons qui le harcelait l’année précédente se trouve à nouveau dans sa classe. Moqueries, insultes, bousculades dans les couloirs reprennent.

Et Lila se sent démunie devant le silence et l’inaction du collège, dit-elle : « Ils connaissent la situation de Thomas et en sont responsables. Comment on peut laisser faire ça ? Il n’y a plus de bienveillance depuis qu’on a dénoncé le harcèlement. » Selon Lila, une confrontation entre Thomas et certains de ses harceleurs a été suggérée par l’établissement. Mais l’adolescent ne trouve pas la force de se présenter à ce rendez-vous : « J’ai peur d’être seul avec huit personnes contre moi », écrit-il à une amie.

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Le Parisien


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