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Le risque d’un retour à la case départ. À la suite de la pénurie du printemps, qui a révélé notre dépendance aux fournisseurs étrangers, l’industrie française est parvenue à décupler sa production de masques chirurgicaux et FFP2 en quelques mois. Mais cette renaissance sera mise à l’épreuve une fois la parenthèse du Covid-19 refermée, après avoir été enclenchée par des commandes massives de l’Etat en 2020. Les masques français trouveront-ils toujours preneurs face à leurs concurrents asiatiques au coût réduit, entre autres prisés par les hôpitaux contraints de faire des économies ?

[…] “Nous avons recruté plus de 200 personnes depuis avril, raconte Arthur Allamand, dirigeant de l’équipementier automobile Savoy international. Nous voulons maintenant pérenniser cette activité. Pour être compétitifs, nous avons commencé à fabriquer notre propre ‘meltblown’, la matière filtrante utilisée pour les protections“. […]

Alors que la demande semble vouée à baisser, les industriels devront lutter contre la concurrence internationale pour conserver des parts de marché. Et si le combat redémarre avec les mêmes armes qu’avant la crise, la production française risque d’être à nouveau réduite à peau de chagrin : “Si les masques ne sont pas protégés, cela recommencera comme en 2012. Les lignes de production seront réduites ou s’arrêteront, et en cas de nouvelle épidémie il faudra tout recommencer, pendant que l’on fera la guerre pour acheter des masques à l’étranger”, alerte Jacques Boyé. “S’il n’y a pas un certain protectionnisme face à la concurrence déloyale asiatique, on n’aura à nouveau plus de capacité de production en France“, abonde Arthur Allamand. […]

Parmi leurs acheteurs potentiels, les industriels comptent notamment sur les hôpitaux : “On a besoin qu’ils achètent des masques français pour pérenniser le marché“, soulève Arthur Allamand. […] Problème : ces livraisons sont encadrées par les règles européennes sur les marchés publics, qui déterminent les critères selon lesquels un fournisseur peut être choisi. Et le “made in France” n’en fait pas partie. […]

yahoo/marianne

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