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Plus de quatre ans après sa création, le mouvement fondé par des proches de Manuel Valls s’est imposé dans le débat public en défendant une conception offensive de la laïcité et bénéficie d’une surface médiatique sans rapport avec son poids politique.

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Le mouvement se structure autour d’une cinquantaine de convaincus venus d’horizons politiques différents, des partisans de l’intégration européenne aux défenseurs du souverainisme. Parmi eux, des cadres ou déçus du Parti socialiste, des sympathisants PS en quête de réponses et quelques intellectuels.

Malgré la –relative– diversité des profils, le Printemps républicain repose sur un noyau idéologique, issu du groupe dit de la «Gauche populaire» qui avait plaidé en 2012 pour la «reconquête» des catégories populaires en réaction à la publication d’un rapport de Terra Nova appelant la gauche à abandonner les classes laborieuses pour s’orienter vers un nouvel électorat composé des diplômés, des jeunes, des minorités et des femmes. Le mouvement est rapidement capté et digéré par le Parti socialiste, qui le transformera en 2013 en simple sous-courant interne.

(…) «Ils ont une vraie influence, car ils ont réussi à élargir leur base de députés vallsistes et je les soupçonne d’utiliser des techniques d’entrisme dans plusieurs partis politiques», observe Aurélien Taché, député ayant quitté LREM en mai 2020. Surtout que «l’appartenance au Printemps républicain de beaucoup de ces personnes n’est pas forcément connue», atteste Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV qui a fait la mauvaise expérience de découvrir en février 2020 que la candidate numéro 2 sur les listes EELV des Ier et VIIe arrondissements de Marseille en était une militante.

(…) Le Printemps républicain a tissé sa toile grâce au soutien d’une partie des milieux francs-maçons, en particulier du Grand Orient de France (GODF) et du CLR. Ce dernier remet chaque année à l’Hôtel de Ville de Paris, devant un parterre de quelques centaines de personnes, ses «Prix de la laïcité» à des personnalités partisanes d’une laïcité se voulant offensive. «On y retrouve surtout les adhérents du Printemps républicain. Ce sont quasiment les mêmes au CLR et au PR», témoigne un membre du GODF. En 2017, l’heureux lauréat du grand prix national n’est autre que… Gilles Clavreul. En 2018, la fondation du GODF a même subventionné le Printemps républicain. L’association s’était partagé, avec l’Union des familles laïques (Ufal), la somme de 13.000 euros.

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