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Dans son nouveau livre, «Voracisme», le journaliste Nicolas Kayser-Bril dénonce les discriminations, présentes aussi bien dans les supermarchés que dans les restaurants.

Comment vous est venue l’idée de retracer l’histoire du suprémacisme blanc et du racisme à travers celle de la gastronomie?

Quand j’ai travaillé sur Bouffes bluffantes, il y a trois ans, j’ai écrit un chapitre sur le sucre et j’ai compris que son histoire était consubstantielle à celle de l’esclavage, qui, elle, a tout à voir avec celle de la suprématie blanche. […]

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Présentation du livre

« La race est particulièrement visible dans l’alimentation. D’abord parce que le concept fut inventé pour justifier la gourmandise de certain·es Européen·nes. Ensuite parce que la nourriture prend une telle place dans nos vies – la majorité d’entre nous mange trois fois par jour – que les restaurants, les supermarchés ou les cuisines sont des lieux privilégiés pour créer et perpétuer les constructions sociales. Si je vous dis maintenant que le racisme, tel qu’on le connaît aujourd’hui, trouve son origine dans une histoire de sucre, vous risquez d’avoir du mal à l’avaler. C’est pourtant vrai. Le racisme s’est installé dans les têtes des Européen·nes en même temps que le sucre arrivait sur leurs tables. La corrélation n’a rien de fortuit. Ce système de pouvoir fut précisément créé pour que les Européen·nes puissent consommer du sucre en ayant la conscience tranquille. Et l’industrie alimentaire l’entretient depuis. »

Nicolas Kayser-Bril est un journaliste français et allemand. Lauréat de l’European Press Prize en 2015, il a collaboré avec Le Monde, Der Spiegel, The Guardian… Quand il n’écrit pas, il est parfois chef à domicile. Voracisme est son troisième ouvrage publié aux éditions Nouriturfu.

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