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Devant la grande difficulté que la France a à réguler son immigration et à l’intégrer, Patrick Stefanini offre à Valeurs actuelles ses solutions. Entretien.

Valeurs actuelles. Dans votre livre, vous faites le premier constat que la France n’a pas toujours été une terre d’immigration. Emmanuel Macron ment-il aux Français quand il déclare, notamment dans notre journal l’année dernière, qu’il y a toujours eu 10 à 14 % d’immigration ?

Patrick Stefanini. La formule est ambiguë. Que recoupe le terme “immigration” ? À l’heure où nous nous parlons, il y a à peu près 10 % d’immigrés, c’est-à-dire de personnes qui sont nées étrangères à l’étranger et qui vivent en France. Cela a quasiment doublé depuis la Seconde Guerre mondiale. Et la France n’en est pas à sa première vague migratoire. Là où Emmanuel Macron se trompe ou cherche à nous tromper, c’est quand il dit que la France a toujours été un pays d’immigration. C’est vrai qu’en Europe, la France est un des plus vieux pays d’immigration puisque cela a commencé dans les années 1860-1870. Puis il y a eu une vague d’immigration au lendemain de la Première Guerre mondiale, pour des raisons directes liées à notre démographie, avec des Polonais, des Italiens. Puis il y a eu une deuxième vague d’immigration après la Seconde Guerre mondiale. Et désormais nous sommes face à une troisième vague d’immigration qui a comme caractéristique de ne pas être liée à notre démographie.

Laquelle, si elle n’assure pas tout à fait le renouvellement des générations, permet à notre population active de ne pas diminuer. D’un point de vue démographique, nous n’avons pas besoin d’immigration. D’un point de vue économique non plus. Quand M. Attali nous dit qu’il y a plein d’emplois en France qui sont mal payés ou dont les conditions de travail sont difficiles et qui ne sont pourvus que par des immigrés, il se trompe car l’immigration économique en France est assez marginale.

Je combats ardemment, dans les deux premiers chapitres de ce livre, ceux qui nous expliquent qu’il n’y a pas de problème migratoire, qu’il y a beaucoup plus d’immigrés en Allemagne, que le solde migratoire de la France est faible. Je suis en désaccord frontal avec cette position. Je pense qu’on est en face d’une vague migratoire puissante. Elle n’a rien à voir avec les effets du regroupement familial et cela pose des problèmes d’intégration redoutables.

Ce qui différencie la France des autres pays européens, c’est qu’elle privilégie une immigration extra-européenne.

(…) Valeurs

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