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L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, met en garde contre l’affaiblissement de l’État, notamment en cette période de crise sanitaire, économique et sociale. Tout en expliquant qu’il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme.

L’autorité de l’État est, certes, contestée, mais n’est-il pas exagéré de parler d’un risque d’effondrement ?

Il faut tordre le cou à l’idée que tous les désastres auxquels l’humanité a été confrontée dans le passé ne peuvent plus se reproduire. Après la chute du mur de Berlin, une bonne partie de l’intelligentsia occidentale s’était ralliée à la théorie de la fin de l’histoire par le triomphe planétaire et définitif de la démocratie et du marché. La majorité des élites occidentales en a fait une religion sur laquelle a été bâti le monde d’aujourd’hui. Et quand on regarde l’état du monde actuel, on voit à quel point c’était une idée folle.  […]

Pourtant, beaucoup se plaignent d’un État trop autoritaire, la France a été rappelée à l’ordre par la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU…

Le remède n’est pas dans l’autoritarisme. C’est une dangereuse illusion de croire que l’autorité se décrète. L’autorité, ce n’est pas quelque chose que l’on impose, c’est quelque chose qui s’impose, c’est la légitimité du commandement reconnue à celui qui l’exerce par ceux sur lesquels elle s’exerce. […]

Mais l’autorité de l’État, qu’en reste-t-il quand chaque manifestation est désormais marquée par la violence contre les policiers et des dégradations contre des magasins, des voitures ou du mobilier urbain…

La grande question est de savoir si l’État contribue à guérir ou à aggraver la crise de l’autorité, et à canaliser la violence ou à la nourrir. Une règle d’or devrait être de ne jamais utiliser la police et la gendarmerie pour résoudre des problèmes politiques et sociaux en pratiquant la stratégie du pourrissement. Un tel usage de la force publique affaiblit l’autorité du commandement sur les forces de l’ordre et celle de la police sur les citoyens. Or depuis des années, on en abuse de plus en plus. C’est une situation d’autant plus dangereuse pour l’autorité de l’État et l’ordre social que les voyous et les casseurs ultra-violents tirent eux leur épingle du jeu. On a tendance à les laisser faire pour, soi-disant, éviter un accident, et quand on les interpelle, les sanctions ne sont pas à la hauteur. […]

Craignez-vous, comme le général de Villiers, un risque de guerre civile ?

C’est un risque que l’on ne peut plus balayer d’un revers de la main tant la société est fracturée. […]

Le Point

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