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Des enseignants en grève du collège du Village dénoncent un manque de soutien de l’Education nationale après des paroles d’élèves légitimant les assassinats des journalistes de Charlie Hebdo.

De l’appréhension, sans doute, de la colère, sûrement. La majorité des enseignants du collège du Village à Evry-Courcouronnes, où sont scolarisés près de 700 élèves, étaient en grève ce vendredi. Comme dans de nombreux autres collèges, ils dénoncent le manque de moyens face à l’application des nouveaux protocoles sanitaires. Mais ils dénoncent aussi une absence de soutien de l’Education nationale après un événement grave qui s’est déroulé en septembre dernier dans une classe de troisième.

(…) “Là, de nombreux élèves nous ont dit que c’était bien fait pour Charlie et qu’il fallait les tuer, qu’on ne se moque pas de la religion, de Dieu. Ils ont aussi parlé de la jeune Mila (NDLR : une lycéenne qui avait critiqué l’Islam dans une vidéo ) disant qu’il fallait la violer.” Une scène qui se répète deux fois en cours d’histoire-géo et une fois en cours de français.

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« Des dérapages, il y en a de temps en temps. Dans une autre classe, un élève a eu ce discours, mais il s’est fait reprendre par ses camarades. Dans cette troisième, les élèves se soutenaient entre eux. C’est grave », note un prof. Les enseignants décident alors de contacter le 15 septembre la cellule laïcité et fait religieux du ministère de l’éducation nationale au sujet d’une « apologie du terrorisme et du viol ». « Ils ne sont venus que le 3 novembre, constate dépitée cette enseignante. Ils nous ont interrogés pendant quatre heures et conseillés de faire venir une association, ce que nous avions déjà prévu. Ils ont refusé de rencontrer les élèves concernés. Et ils nous ont dit que les parents avaient un droit de regard sur nos cours ! »

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« Nous sommes dans une situation où nous n’osons plus aborder le sujet avec nos élèves, regrettent les enseignants. Et ils le sentent. Une classe s’est félicité que nous n’ayons pas encore abordé ce qui est arrivé à Samuel Paty. Ils pensent qu’ils ont gagné. Nous sommes en colère. » (…)

Le Parisien

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