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Après qu’un lycéen de 16 ans a été blessé d’un coup de couteau par un de ses condisciples dans un établissement scolaire de Seine-Saint-Denis, le linguiste Alain Bentolila souligne combien le manque de vocabulaire encourage le recours à la violence. Il évoque une « insécurité linguistique ».

Une partie importante des jeunes Français ne possède que quelques centaines de mots, quand il leur en faudrait plusieurs milliers pour tenter d’examiner et d’accepter pacifiquement leurs différences et leurs divergences. Lorsqu’ils doivent s’adresser sereinement et explicitement à des gens qu’ils ne connaissent pas, avec lesquels ils ne partagent pas les mêmes convictions, les mêmes croyances, la même appartenance, un vocabulaire exsangue et une organisation approximative des phrases et des discours ne leur donnent pas la moindre chance de relever le défi de l’explication sereine. Confinée dans des cercles étroits et oppressants des ghettos sociaux et des friches rurales, leur parole fut très rarement sollicitée pour l’analyse et la problématisation. S’expliquer leur paraît alors aussi difficile qu’incongru. […]

Le Figaro

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